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Citations sur Poèmes et proses (28)

PRINTEMPS ET AUTOMNE

À UNE JEUNE ENFANT

Marguerite, mènes-tu deuil
Sur le Bois-Doré qui s'effeuille ?
Ainsi, de feuilles, comme humaines,
Voici tes frais pensers en peine?
Ah! quand le cœur vient à vieillir
C'est, peu à peu, pour s'endurcir
Sans plus gratifier d'un soupir
Un monde effeuillé de bois mort;
Alors pourtant tu pleureras
Sans laisser de savoir pourquoi.
Mais quelque nom qu'on donne aux peines,
Enfant, leurs sources sont les mêmes.
L'âme a deviné, le cœur ouï
Ce qu'esprit ni lèvres n'ont dit:
Si l'homme naît, c'est pour qu'il meure,
C'est Marguerite que tu pleures.

(Ecrit entre 1876 et 1880)
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C'est affreux à dire, mais, en un sens, je suis communiste. Leur idéal, à quelques réserves près, est plus noble que celui d'aucun des hommes d'État séculiers que je connaisse (...). En outre, il est juste. - Je ne veux pas dire que les moyens d'y atteindre le soient aussi. Mais c'est chose atroce pour la fraction la plus nombreuse et la plus nécessaire d'une nation très riche que de mener une vie pénible, sans dignité, sans connaissances, sans confort, sans plaisir, sans espoir, au milieu de l'abondance - une abondance dont ils sont les artisans. Ils professent que la vieille civilisation et le vieil ordre doivent être détruits, quand bien même ils devraient pour cela tout dilapider et tout brûler. C'est là une perspective terrible, mais qu'est-ce que la vieille civilisation a fait pour eux? Telle qu'elle apparaît aujourd'hui en Angleterre, elle est elle-même fondée dans une grande mesure sur la dilapidation. Cependant ils n'ont eu en partage aucune des dépouilles, ils n'ont jamais fait qu'en souffrir préjudice. L'Angleterre est devenue immensément riche, mais cette richesse n'a pas atteint les classes ouvrières; je crois qu'elle a rendu leur condition pire.

(Extrait d'une lettre écrite le 2 août 1871)
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HAVRE DE GRACE

J'ai désiré aller
Où ne tarit l'eau vive,
Aux champs que nulle grêle acérée ne fustige,
Où s'ouvrent quelques lys.

J'ai quêté d'habiter
Où nul vent ne fait rage
Là où la houle glauque est muette dans les havres,
A l'abri du roulis des mers.

(p.31)
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Laisse-moi être à toi comme l'oiseau qui tourne

Laisse-moi être pour toi comme l'oiseau qui tourne,
Ou une chauve-souris aux ailes tendres et craquantes d'air
Qui façonne dans la pénombre ses anneaux de départ,
De l'un comme de l'autre, une note immuable se fait entendre.
J'ai trouvé ma musique dans un mot commun,
Essayant chaque gorge agréable qui chante
Et chaque séquence louée de cordes douces,
Et sais infailliblement laquelle je préférais.
La cadence authentique a été découverte tardivement
Ce qui met fin à ces seules souches que j'approuve,
Et d'autres sciences toutes dépassées
Et la douceur mineure fait à peine mention de:
J'ai trouvé la dominante de ma gamme et de mon état -
Amour, ô mon Dieu, appeler toi Amour et Amour.
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Le rossignol

De neuf heures jusqu'au petit matin
Le bosquet n'était jamais que gris.
Les ténèbres ne se sont pas fermées cette nuit-là
Mais le jour est devenu jour.
Et bientôt je l'ai vu montrer de nouvelles formes
avec une telle teinte
Comme le font les coquelicots soyeux des jardins.

Un Est cramoisi, qui enchérit pour la pluie.
Ainsi dès l'aube a été mal commencé
Le jour qui a apporté ma douleur durable
Et a rangé mon soleil.
Mais en regardant pendant que la couleur grandissait,
je ne craignais que l'humidité pour toi
En route pour le port et ton équipage.

Je n'avais pas l'intention de dormir, mais
j'ai découvert que j'avais un peu dormi et que j'avais froid.
Et je pouvais entendre le moindre son,
Le matin était si calme—
Les ailes des chauves-souris zézayaient en volant
Et l'eau s'écoulait à travers et à travers
Le bois : mais pas une colombe ne roucoulerait.

Vous savez que vous avez dit que le rossignol
Dans tous nos comtés de l'ouest était rare,
Qu'en plus il fuit notre vallée spéciale
Ou n'y loge jamais :
Et je l'avais pensé jusque-là -
Jusqu'à la rosée de ce matin,
Et maintenant je souhaite que ce soit vrai.

Car il a commencé tout de suite et a secoué
ma tête pour entendre. Il aurait pu enfiler
Une rangée d'ondulations dans le ruisseau,
Avec tant de force il a chanté,
La brume sur les feuilles s'est répandue,
Et dansé les boules de rosée qui se tenaient
En acres tout au-dessus du bois.

Je pensais que l'air devait couper et tendre
La trachée quand il aspirait son souffle
Et quand il l'a retournée
La musique doit être la mort.
Avec rien à me faire peur,
Un oiseau chantant dans la clarté du matin
Pour moi était terrible à entendre.

Pourtant, alors qu'il changeait ses puissants arrêts,
j'entendis l'eau encore
tout en bas de l'escalier du bosquet
Et battre dans le moulin.
Mais ce doux son que j'ai préféré,
Tes pas qui passent, je n'ai jamais entendu
Pour le gazouillis de l'oiseau gazouillant.'

Ainsi Frances soupira chez elle, tandis que Luke
avançait dans l'abîme mousseux.
Elle écouta comment la rafale de mer tremblait
Et puis se rendormit.
Pendant qu'il se lavait sur le pont
Elle oreiller bas son cou de lys Chronométré ses
visions tristes avec son épave.
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The Alchemist In The City

My window shews the travelling clouds,
Leaves spent, new seasons, alter'd sky,
The making and the melting crowds:
The whole world passes; I stand by.

They do not waste their meted hours,
But men and masters plan and build:
I see the crowning of their towers,
And happy promises fulfill'd.

And I - perhaps if my intent
Could count on prediluvian age,
The labours I should then have spent
Might so attain their heritage,

But now before the pot can glow
With not to be discover'd gold,
At length the bellows shall not blow,
The furnace shall at last be cold.

Yet it is now too late to heal
The incapable and cumbrous shame
Which makes me when with men I deal
More powerless than the blind or lame.

No, I should love the city less
Even than this my thankless lore;
But I desire the wilderness
Or weeded landslips of the shore.

I walk my breezy belvedere
To watch the low or levant sun,
I see the city pigeons veer,
I mark the tower swallows run

Between the tower-top and the ground
Below me in the bearing air;
Then find in the horizon-round
One spot and hunger to be there.

And then I hate the most that lore
That holds no promise of success;
Then sweetest seems the houseless shore,
Then free and kind the wilderness,

Or ancient mounds that cover bones,
Or rocks where rockdoves do repair
And trees of terebinth and stones
And silence and a gulf of air.

There on a long and squared height
After the sunset I would lie,
And pierce the yellow waxen light
With free long looking, ere I die.
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Peupliers de Binsey
(Felled 1879)

Mes chers trembles, dont les cages aérées apaisées,
Sondées ou éteintes dans les feuilles du soleil bondissant,
Toutes abattues, abattues, sont toutes abattues;
D'un rang plié frais et suivant
Pas épargné, pas un
Qui a nagé ou coulé Sur la prairie et la rivière et la rive sinueuse des mauvaises herbes
errantes . Ô si nous savions ce que nous faisons Quand nous fouillons ou taillons - Hack et rack le vert croissant ! Puisque la patrie est si tendre à toucher, elle étant si svelte, Que, comme cette balle lisse et voyante Mais une piqûre ne fera aucun œil, Où nous, même là où nous voulons la réparer, nous la terminons,


Quand nous taillons ou creusons :
Les successeurs ne peuvent pas deviner la beauté du passé.
Dix ou douze, seulement dix ou douze
coups de ravages
La douce scène spéciale, scène
rurale, une scène rurale,
douce scène rurale spéciale
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Mon propre cœur, que j’en aie plus pitié ; d’accord
Je vive, avec mon triste moi dorénavant,
Plus charitable ; et pas de vie pour ce tourment
De l’esprit de tourment qui le tourmente encore.
Tablant sur la consolation, je n’ai pas meilleur sort
À tâtons vers mon inconsolé, que des yeux vides dans
Leur nuit n’ont droit au jour, ou que soif sur les dents
N’a pour la soif des soifs un tonneau d’eau sans bord.
Âme, moi ; allez, pauvre Jean-le-moi, je t’en avise,
Vieille carne, arrête ; remise tes pensées un peu
Ailleurs ; au réconfort laisse rez-de-racines, à la joie une assise
Pour Dieu sait quand, Dieu sait comment ; dont le sourire, au lieu
D’être arraché, vois-tu, plutôt sans prévenir, comme s’irisent
Les cieux d’un mont à l’autre, éclaire un mille radieux.
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Patience, dure chose ! et dure à faire venir
Même, à prier, que Patience ! Elle, qui se l’attache
Veut la guerre et les coups, lourdes l’heure et la tâche,
Veut faire sans, se ramasser, comme obéir.
Patience rare a ses racines là, sinon ne sait tenir
À rien. Lierre naturel du cœur, Patience cache
Les ruines de nos rêves morts, au soleil y relâche
Yeux pourprés, mers de feuilles flottant à loisir.
Nous entendons la râpe de nos cœurs : râpe mortelle
De les racler plus dur. Mais nous prions Dieu, mus
Par la révolte, qu’il la plie à lui, même elle.
Où donc est-il, celui qui distille le jus
D’un surplus de bonté ? – Il est patient. Patience emmielle
Ses rayons frêles, et prend vers nous ces chemins bien connus
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Oh non, ce n’est pas moi, baume de charogne, Désespoir, qui bâfrerai de toi ;
Qui détordrai, si lâchement liés, en moi ces derniers nœuds
De l’homme, ou qui crierai, touchant le fond : Je n’en peux plus. Je peux :
Quelque chose, espérer, désirer voir le jour, du néant renier le choix.
Mais ah, mais Ô toi terrible, pourquoi, brute, ruer sur moi
De ton pied droit écrase-monde ? à bras de lion m’abattre ? avec des yeux
Noirs dévorants toiser mes os brisés ? dans le van tortueux
De l’orage agiter mon tas, moi l’enragé de te filer entre les doigts ?
Pourquoi? pour que vole ma paille, et que gise mon grain pur et net.
Oui, dans ces rets, dans ce rouet, d’avoir baisé le fouet (il semble) ou mieux :
La main, tenez, mon cœur en but la force, en tira joie ; il rirait, ferait fête.
Mais qui fêter ? Le héros dont la poigne de ciel m’a culbuté, foulé au creux
De son talon ? ou moi qui l’affrontais ? Ô lequel d’eux ? les deux ? Cette
nuit, cette
Année traversée noire, pauvre rat j’aurai tenu tête à (mon Dieu !) mon Dieu.
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