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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'histoire d'un enfant autiste, un enfant différent des autres, celle de Julien Hugo Sylvestre Horiot. Trente ans après, il raconte et alors là, moi je ne peux qu'être enthousiaste devant un tel récit à la suite duquel tout lecteur ne peut pas sortir indemne (enfin, du moins, ce fut le cas pour moi).

Julien est un garçon intelligent mais...différent. Il se construit un petit monde à lui mais, étrangement, est très conscient de ce qui l'entoure et surtout, y est très sensible. Souvent rejeté par ses camarades de classe car, ne rentrant pas dans la norme, il s'isole dans son coin. A l'âge de six ans, il décide de mourir et de revivre dans la peau d'Hugo. Là, il commence un nouveau départ, plus sûr de lui mais toujours incompris. C'est difficile de trouver des mots pour exprimer l'enchantement que j'ai eu à découvrir ce témoignage poignant, écrit sur un ton léger mais pour raconter des choses qui nous dépassent et que nous ne comprenons pas toujours. Même si Julien (ou Hugo), lui, s'en est bien sorti et est devenu un adulte tout ce qu'il y a de plus normal, rien que de penser à tous ces enfants (et à leurs parents) qui souffrent de vivre dans leur bulle et qui sont souvent rejetés par la société qui les entoure ne peut que me toucher au plus haut point. J'ai hâte de découvrir le témoignage que sa mère a écrit, elle, il y a déjà quelques temps de cela, "Le petit prince cannibale" pour voir ce qu'une mère peut vivre le handicap de son fils, et surtout, rester impuissante face à cela.

Un récit bouleversant, avec des chapitres courts et des phrases simples mais qui sont pourtant très fortes ! A découvrir et à faire découvrir !
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Hugo Horiot raconte son expérience. Il est qualifié d'enfant autiste Asperger.
Plutôt que son expérience, c'est sa torture personnelle qu'il nous livre, emmuré dans son personnage avec des représentations mentales angoissantes, effrayantes, entouré par des soignants à côté de la plaque.
A six ans, il a une idée de génie, jeter le personnage Julien à la poubelle et devenir Hugo (son deuxième prénom).
Cela va l'aider à sortir de sa prison intérieure.
Ce qui est merveilleux, c'est qu'il est accompagné d'une maman imaginative et non conventionnelle qui va rentrer extrêmement bien en communication avec Hugo. Elle devance ses aspirations en l'inscrivant à un cours d'art dramatique. Il s'ouvre à la vie et devient comédien.
La postface est écrite par sa maman "Françoise Lefèvre". Je la trouve fantastique de respect envers son petit bonhomme, devenu adulte maintenant.
C'est une femme très forte.
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Ce livre est un beau témoignage qui permet de mieux cerner l'autisme de ''l'intérieur''. J'avais déjà lu des témoignages de parents, mais peu d'autistes eux-mêmes. Ici, nous sommes dans la tête de Julien, petit prince cannibale, selon le témoignage de sa mère. Nous sommes dans sa tête à 4 ans, 5 ans, 7 ans, au primaire, puis tout au long de sa scolarité, lorsqu'il est confronté à une institution qui ne le comprend pas.
On le sent dans une prison. Son esprit est emprisonné dans un corps qui ne lui correspond pas, Julien, qu'il ''tue'' pour renaitre en Hugo. Processus de survie que sa mère comprend.
Julien, un garçon qui ne parle pas? Non un enfant qui ne juge pas utile de parler à des personnes qui ne le comprennent pas.

Ce livre est très intéressant pour l'approche qu'il donne, son point de vue différent pour mieux comprendre ce que ressent Hugo. Il a une conscience très développée de qui il est, et de comment les ''adultes'' le perçoivent. Ce petit garçon se sent en déphasage, il parle comme une grande personne, emploie un langage soutenu, ne ressent rien pour les jeux des enfants de son âge. Lui, ce qui l'intéresse, c'est le monde qui tourne, les planètes, le cosmos.

Nous lecteurs, nous plongeons dans sa tête, et nous nous ressentons prisonnier, à l'étroit avec lui. Ce qui est assez angoissant.

Il est intéressant de lire la postface de sa mère qui croise ainsi son ressenti avec celui de son fils pour lequel elle s'est battue contre les institutions qui ne comprenaient rien.
Avec le témoignage d'Hugo, on comprend ce qui se passe dans sa tête, ce qu'il ressent.
Avec le témoignage de sa mère, on comprend comment il extériorisait cette incompréhension, à chaque fois qu'il était en contradiction avec son environnement: des colères épouvantables qui épuisaient ses proches.

Bouleversant.


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J'avais lu il y a longtemps "Le petit prince cannibale" avant de m'intéresser de plus près à l'autisme.
Hugo Horiot raconte ici du point de vue du petit garçon qu'il était cette enfance marquée par le regard et l'incompréhension de la société, du système éducatif et médical face à un enfant qui ne réagit pas comme la majorité de ses pairs. L'explication rétrospective de ce que l'auteur a traversé en tant que petit Julien qui ne veut pas grandir pour retrouver le royaume perdu du ventre de sa mère, qui ne veut pas parler tant que le verbe n'est ni utile ni pertinent. Comment Hugo a dû tuer Julien pour se construire malgré et contre toute cette structure qui n'était pas prête à l'accueillir. C'est poignant et extrêmement fort.
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Certains livres vous obligent à remettre en question votre façon de concevoir le monde, d'y agir, et même de réfléchir. Et ces livres ne sont pas forcément des livres de psychologues, de sociologues ou autres professionnels ou coachs.
Non, c'est quand les auteurs parlent de leur vécu intime, de leurs expériences qu'ils touchent le plus.

Hugo c'est le prénom dont s'est rebaptisé, Julien Horiot, après avoir tué Julien.
Il ne pouvait rester Julien. Il ne pouvait plus cohabiter avec Julien tour à tour trop sage ou trop colérique. Julien qui refusait de parler aux autres, enfants et adultes confondus. Julien dont le seul désir était de retourner aux origines, au centre… Mais comment faire pour retourner dans le ventre de sa mère ?
Hugo il comprend trop bien le monde qui l'entoure, avec une acuité à nul autre pareil. Il n'accepte pas ce monde, il ne veut pas y participer. Quand bien même le voudrait-il, les autres ne veulent pas de lui, de sa différence. Il faudrait qu'il se fonde dans la masse. Mais c'est impossible.

Une lecture coup de poing, coup de coeur, coup au coeur après une rencontre tout aussi coup de poing avec l'auteur.
Parlez de l'autisme avec les gens, ils en ont la vision d'un enfant caractériel, la bave aux lèvres presque. Une vision très « stéréotypée ». A des kilomètres de la réalité.
Il suffit de rencontrer Mr Horiot pour le comprendre .Si on ne se fie qu'aux apparences c'est un jeune homme « bien propre sur lui » (j'espère qu'on m'excusera cette image, spéciale dédicace à ma grand-mère), un homme comme vous en croisez tous les matins dans le bus, le métro, la rue. Face à un « public », aucune différence non plus. Il semble à l'aise, aucun problème de débit de paroles….
C'est quand il commence à lire des extraits de son livre qu'on comprend ce qu'il a vécut, qu'on prend en pleine face toutes les phrases assassines qu'il a entendu. Ce ne peut être inventé.
Impossible de rester de marbre. Les extraits qu'il a lu, puis ma propre lecture m'ont fait tour à tour bondir, « Madame, il y a un problème : votre fils. Votre fils parle un langage soutenu. Ce serait bien qu'il cesse et se mette au niveau de ses camarades ». sourire, ( cf. sa description de la guerre des maternelles).
J'ai eu des envies de meurtres en lisant la description du harcèlement vécut par Hugo au collège.
J'ai été émue aussi à plusieurs reprises (cf. citations ci-dessous).
Même si certaines anecdotes sont drôles, en refermant ce livre on ne peut que se demander comment il a fait pour résister dans la pire des prisons, la sienne. On ne peut que s'incliner face à la force dont il a du faire preuve pour en sortir, pour construire des ponts entre son monde interne et le notre, notre monde si peu accueillant et ouvert !
La dédicace de la sa mère à la fin du livre m'a donné envie de lire « le petit prince cannibale »
Un livre à lire, à faire lire à nos ados et à nos enseignants. Un livre qui devrait être dans les programmes officiels du collège, du lycée, des concours de l'éducation nationale….

Merci aux libraires de la librairie MicMac de Verneuil sur Seine qui ont organisé cette dédicace. Un grand merci à Mr Horiot. Je regarde dorénavant certains enfants que je croise d'une autre façon.

Citations :
« Je suis prisonnier de mon corps et si je parles je serai prisonnier de vous autres. A perpétuité.

« Et pourtant il parait que c'est moi qui ait un problème. Mon problème, c'est vous. »
« Aujourd'hui j'ai ressuscité maman en disant son nom. »

« Si c'est vrai, j'aimerai me réincarner en toi. Je chanterais et je volerais au dessus des prisons des autres. Je sais que je suis en prison et que je suis une prison. »

« Oh et puis au diable mes plans secrets, au diable le contrôle, au diable la trahison, je dois te parler. »

« Moi à l'école je crie à l'intérieur. Vous n'imaginez pas le cadeau que je vous fais. Quand je hurle, la terre tremble, les murs se brisent, les oiseaux cessent de chanter et meurent. Ma mère le sait très bien. Quand j'erre parmi vous, je dissimule ma souffrance et ma colère au plus pardon de moi-même. SI vous deviniez ma colère, elle pourrait vous tuer. »

« Je sais que chaque pas vers les autres me rendra de plus en plus dépendant d'eaux et donc de vous. Je vais devoir accepter d'être de dépendant de ceux qui ne m'inspirent aucune confiance. »

« A l'école, on me regarde en souriant et on me dit que je suis un « cerveau lent ». […] Je leur réponds intérieurement, puisque « répondre » au professeur est interdit, que si je suis un « cerf-volant » qu'attendent-ils pour me lâcher ? »

« le monde n'aime pas les rêveurs : ils doivent être surpuissants et beaucoup plus malin que la moyenne s'ils veulent y trouver leur place. […] C'est ça qu'ils veulent : détruire les images que j'ai dans la tête pour m'imposer leur « rêve » à eux. »

« La peur est la matière que l'on enseigne le mieux à l'Education nationale. La peur, la compétition et la soumission, le tout noté sur 20. »

« Il s'agit de nettoyer à grands coups d'eau glacée le cerveau des derniers rêveurs afin d'en faire des être sérieux, compétitifs et prêts à en découdre pour la première cause venue. »

« La pitié est l'un des sentiments les plus méprisables que je connaisse, et je sens bien que c'est tout ce que j'inspire à la plupart des professeurs du collège. »
«
« Puis que je suis incapable de me défendre par les coups, je vais donc combattre par le langage. Les mots qui sortiront de ma bouche seront mon arme. Une arme redoutable. Ce sont eux qui me sauveront. Ce sont eux qui tueront. Parler pour tuer. »

« A tous ceux qui prennent part au génocide de la différence au nom de l'indifférence. »
Lien : http://lireetrelire.blogspot..
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Après la mère, je demande le fils ! La semaine dernière je vous ai présenté le livre de Françoise Lefèvre, son vécu en temps que maman d'un enfant dont les codes de communication et de compréhension du monde étaient hors norme.

Ce qui est incroyable, et qui n'a pas manqué d'échapper à la sagacité de l'une d'entre vous (une petite bise à celle qui se reconnaitre 😊 ), c'est que l'enfant en question a pris la plume à son tour pour répondre à sa mère et donner son ressenti de ses premières années de vie si intenses.

Et c'est une chance assez rare de pouvoir d'une part avoir le témoignage d'un enfant autiste aussi précis et ouvert au dialogue (même si c'est après coup ) ; et d'autre part, de pouvoir mettre en regard ces deux témoignages, 30 ans après ! C'est édifiant, et donne à réfléchir sur la prise en charge des enfants différents.

Du fait de sa mémoire assez étonnante, il a pu retranscrire ses émotions, ses réflexions, ses projets de l'époque... comme s'il y était la veille. Il a souhaité donner sa vision du monde et de la vie telle qu'il l'avait enfant, puis grandissant et enfin adulte. Ainsi offrir des clés supplémentaires pour comprendre l'autisme .

Derrière le chemin de croix de Françoise Lefèvre, derrière sa pugnacité à sauver son fils envers et contre lui-même, quitte à se faire violence et à mettre de côté sa vie d'écrivain, on découvre donc la réalité que cachait ce mystérieux petit bonhomme. Un intelligence hors du commun. À peine né que le monde qui l'entoure est synonyme d'agression et de danger. Ce qui fait naitre chez lui un désir secret de retrouver la quiétude du ventre de sa mère. En parallèle, un projet de vie est aussitôt mis en marche pour maitriser ce qui est source d'angoisse : un besoin de comprendre la marche de l'Univers pour enfin y trouver sa place, quoi qu'il lui en coûte ; et enfin cacher sa peur de l'extérieur en engageant un combat fait de silence ou de cris et de mépris envers ceux qui ne l'acceptent pas.

Ce témoignage révèle de la détresse et de la douleur tout autant qu'une force de vie formidable et fascinante. C'est avec émotion que l'on découvre la solitude, la violence des sentiments, mais aussi la sensation de puissance absolue de ce tout petit enfant. Ces aveux désarmants sur sa façon d'être et de décrypter son environnement touchent profondément, tout en étant également déstabilisants. On ne s'attend pas à cette maturité de réflexion absolument déconcertante à seulement 4 ans ! Certaines idées, noires et violentes, sont troublantes.

Hugo évoque sa frustration de se sentir si impuissant alors qu'il voit si grand, il évoque le rejet, le fossé le séparant de ses camarades de classe (autant que de ses professeurs ), années après années, avant de découvrir enfin le théâtre, discipline salvatrice où il pourra enfin s'oublier, se projeter et s'accomplir.

Il nous interroge et nous incite à nous réinventer pour prendre en charge des êtres si denses et en même temps si fragiles. Cela met en lumière le travail laborieux et infini pour adapter les accompagnements à toutes les manières de vivre l'autisme. Mais aussi, c'est un formidable message d'espoir, un parcours inspirant qui prouve que rien n'est impossible ! Une incroyable leçon de vie, bravo, et merci !
Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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« L'empereur c'est moi » d'Hugo Horiot c'est un livre sur l'autisme (sur l'une des variantes du moins, asperger) mais sans jamais parler d'autisme même. L'auteur ne nous explique pas ici, ce qu'est l'autisme Asperger, Il nous le montre. D'ailleurs, il n'utilise jamais ce mot.

Il a pendant quelques semaines replongé dans ses souvenirs les plus lointains pour tenter de nous faire comprendre le regard qu'il portait sur la vie sociale, la vie en groupe, sa différence, la difficulté qu'il avait à faire les choses simplement sans passer par de monstrueux débats avec lui-même. Ce que tant de personnes, médecins, profs, sa propre mère ont essayé pour qu'il puisse avoir une vie tout ce qu'il y a de plus normal malgré tout.

C'est par ailleurs avec des mots justes, forts et pertinents que l'auteur raconte sa souffrance et son mal être de pas être compris de tous. Cruel de se dire que les grands se trompent à son sujet… qu'il ne faut pas l'enfermer et le laisser vivre comme n'importe quel autre enfant…

Car même si aujourd'hui, certains autistes sont acceptés dans les écoles, il faut quand même comprendre que ça aura mit du temps, surtout chez nous en France (l'auteur y fait allusion justement quand on lui pose la question.) D'antan, les autistes étaient simplement considérés comme des fous et alors étaient enfermés…

Je crois que ce livre est le genre de livre qu'on doit lire au moins une fois dans sa vie, il donne une vision très précise de la différence de ces personnes avec lesquels ont ne sait jamais comment se comporter, alors qu'il suffit de les écouter… En tout cas, c'est ce que l'auteur nous dit. Écoute !!

C'est mon travail, et ouf qu'il est difficile de les écouter ces enfants, dans un environnement qui malheureusement ne leur est toujours pas adapté...
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ce livre est un magnifique témoignage de l'enfant autiste lui même, il m'a vraiment fait pensé du début à la fin à mon filleul, enfermé exactement de la même façon dans cette maladie qu'est l'autiste asperger, difficulté de langage, être dans sa bulle ... je conseille fortement ce livre à tout ceux qui désirent mieux comprendre ce gros handicape, ou qui se moque de façon désobligeante de ces enfants qui en souffre, très bien écrit, on tombe forcément amoureuse de ce jeune enfant qui décide à l'age de 6 ans de devenir Hugo !!!!! n'hésitez pas lisez le, vous allez adorer !!!!
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Un livre qui fait vraiment mal. Chaque mot est un coup de couteau lacérant le corps toujours plus profondément au point de n'en laisser qu'une charpie qui ne peut même plus panser ces blessures tellement elles sont gorgées de sang. Et pourtant, on ne veut pas le fermer, ce livre. Et on se drape fièrement dans nos lambeaux et on continue notre route encore plus fort. Merci sincèrement et du fond du coeur pour ce si beau témoignage.
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L'histoire d'un enfant qui a bien voulu naître mais sans pourtant accepter de venir tout à fait au monde des humains.
Le récit d'un combat pour tenter de ne rien perdre du monde d'où l'on vient et où il y avait tous les possibles.
C'est le témoignage, aussi limpide que bouleversant, d'un être d'une grande intelligence.
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