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Critique de Nathaliecez


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Giboulées de soleil de Lenka HORNAKOVA - CIVADE


C'est une histoire de mères, de grand - mères, de filles et de petites - filles, d'amour et de non - dits qu'elles voudraient protecteurs ; une histoire de racines et d'identité, de famille et de bâtardise fatalement transmises de génération en génération. de cette différence, ces femmes feront une distinction.

Ainsi l'auteur résume son roman à la dernière page..

Dans ce roman, j'ai suivi le destin de 4 femmes, 4 générations. Toutes nées de père inconnu dans des circonstances pas très reluisantes, il faut bien le dire. Chacune, différemment va devoir s'adapter à l'époque et eu changement de politique du pays.
L'écriture de ce livre est fluide et changeante. La vie des personnages n'est pas racontée de la même façon ; la dernière, nous raconte sa vie de petite fille en langage petite fille, créant un texte drôle et émouvant.
C'est un livre tendre et vrai que nous livre l'auteur, avec des moments forts et des personnages hauts en couleur. Une belle saga sur des tranches de vie de femmes.

Un très bon premier roman.

Extraits :

J'ai rougi, je crois, enfin j'espère pas trop, sinon je deviens écarlate comme une aubépine en automne. de l'entendre dire “femme” en parlant de moi, on coeur s'était mis à battre plus vite. Ou plus fort.

On crie donc si fort en venant au monde ? On ne sait rien de ce qui nous attend et pourtant, avec une profonde intuition, on crie. J'étais jalouse de cette franchise première.

Jan me crache presque ces mots, il est si content de les dire. Je le sens dans son souffle qui me frôle l'oreille et la réchauffe avant que le four ne reprenne le dessus. Ah ! Pouvoir se retourner pour le gifler, j'aimerai bien. Mais je dois marcher de plus en plus vite, pour suivre ce convoi. Je dois vite me décider à crier, appeler Josef, lever ma fille à bout de bras, sa fille, notre fille. C'est si facile, un cri.

Est - ce que cela date des premières gifles d'Aloïs que je n'ai confiés qu'à Vache ? Je pouvais tout lui dire ; et je le peux encore. Je pouvais aussi lui montrer les bleus, le égratignures et les vêtements déchirés quand j'essayais d'échapper aux grosses mains d'Eloïs. Sauf qu'une vache, même quand elle est une amie, ne répond pas, n'essuie pas les larmes, ne dit pas des mots doux. En cela une vache ressemble à ma mère. On dirait que ma mère ne sait pas quoi faire avec. Mon bébé bouge dans l'écharpe plaquée sur mon ventre.

Elle a prononcé le mot “fils” avec fierté, comme si accoucher d'un fils était plus méritant que d'une fille, alors que maman Marie pourrait en témoigner, c'est strictement le même bazar. C'est - à - dire, la douleur, la fatigue et à la fin le soulagement quand tout s'est bien passé et que tout est fini. En ce qui concerne la joie, c'est là où ça se gâte.

C'est vrai ça ; il paraît qu'on est nombreux à être nés, en 1969 et 1970, et aussi en 1971. Mamie Marie le sait bien, elle s'intéresse beaucoup aux enfants. Elle pense que c'est très bien que le pays se défende de cette façon, en faisant des enfants. C'est comme s'il avait fit un grand froid, ou quelque chose de ce genre : les gens sont rentrés chez eux et ont fait des enfants. Mais comment les enfants peuvent - ils défendre un pays ? Personne n'a peur des enfants !

Depuis cette histoire du livre jeté dans le feu, je lis encore plus, parce que mamie Marie a dit que les mots ont beaucoup de pouvoir. La preuve, si un petit livre et une chansonnette ont réussi à faire se lever le veux boiteux de son fauteuil, il doit suffire de trouver les bons mots pour changer le monde.




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