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Critique de aa67


Un thriller à quatre mains, le mix a pris et l'équilibre a été trouvé.

L'un d'eux, Joran Lier Horst, 54 ans, je ne le connaissais que depuis quelques mois mais il m'a d'emblée séduite ; 4 livres avalés en 2024, deux d'entre eux compteront, pour moi, parmi les meilleurs polars nordiques. Son personnage principal est le commissaire William Wisting.
Le second, Thomas Enger, 50 ans, m'était inconnu ; je savais juste qu'il avait écrit une série de cinq livres et qu'on l'appelait le prince norvégien du thriller. Son personnage en fil conducteur est le journaliste Henning Juul.
La traductrice, Marie-Caroline Aubert a fait, sans conteste, du bon travail - aussi bonne traductrice que l'avait été Aude Pasquier pour les deux derniers livres de Jorn Lier Horst.

Les personnages principaux et la trame de fond.
Le polar débute sur un drame du passé dévoilé à demi-mots, vite emboité par une tragique disparition. le point commun entre les deux ; ce sont les mêmes policiers.
Emma Ramm, une journaliste blogueuse experte en personnalités célèbres, remarque et signale la disparition de Sonja Nordstrom une ancienne sportive de haut niveau. Celle-ci devait assister à plusieurs conférences afin de lancer la vente de son autobiographie, et ceci pile le jour de son cinquantième anniversaire.
L'inspecteur principal Alexander Blix, la quarantaine, est chargé de cette affaire de disparition. Il travaille nouvellement avec la dernière recrue embauchée par son chef, Sofia Kovic, 26 ans, sortie de l'école il y a cinq ans. D'emblée on sent une tension entre Blix et son supérieur hiérarchique, Gard Fosse, alors que tout aurait dû rouler entre eux puisqu'ils se sont fréquentés sur le terrain, dès leur sortie de l'école de police, vingt ans auparavant. Oui mais, l'un est devenu le chef de l'autre et en plus, tout les oppose. Blix suit son instinct, Fosse suit le règlement.
Alors lorsque Fosse apprend que Blix a révélé quelques informations capitales et confidentielles à Emma, le torchon brûle. Il n'aurait pas dû partager ces données avec cette journaliste. Oui mais, Blix a une bonne raison. Il a connu Emma plus jeune, lors d'une affaire ayant eu lieu 19 ans plus tôt, l'affaire baptisée « le drame de Teisen ». En raison de ce drame, Blix s'est senti redevable vis-à-vis d'Emma.
Petite précision en passant, Iselin, la fille de Blix participe à un jeu de télé-réalité dont le titre est « Que le meilleur gagne ».

Disparitions et cadavres de people s'enchainent alors à un rythme accéléré. Serait-on en présence d'un serial killer ? En tout cas, Emma s'avère être une précieuse alliée pour Blix. Elle a ce que l'on qualifie dans le jargon du polar, du flair et un un bel esprit de déduction.

Les thèmes que les auteurs traitent au travers de ce thriller sont ceux de l'exposition des célébrités et des conséquences désastreuses qu'engendre leur forte médiatisation. Différentes célébrités sont impactées : acteurs de télé-réalité, présentateurs, romanciers et champions sportifs. Au travers des émotions que celles-ci réveillent chez les êtres humains, elles vont subir toutes sortes de retombées, retombées aussi bien positives que négatives. Jalousie, rancoeur ou adoration, tout est prétexte à l'action, la fin justifiant les moyens.
Le style de la mise en forme de cent petits chapitres, de quatre à cinq pages, participe à cette cadence bien rythmée.

Si jipih, un de nos babéliotes, était à mes côtés, il dirait : « pour ce polar l'omelette norvégienne a pris ». L'intrigue, le rythme, le côté précis ‘'façon nordique'', tout est bon. Ça boit toujours autant de café, ça investigue, ça fouille dans tous les coins et recoins à la recherche d'indices et d'un suspect. L'ancienne enquête s'insère correctement dans la nouvelle. Fausses pistes et rebondissements amènent à tourner les pages et à en oublier le temps qui passe. Aucun temps mort. Bref, ça ne dort pas. Pile ce que l'on cherche en ouvrant un thriller.
J'ajouterais aussi que les thèmes sont plus contemporains sous la plume d'un Horst que l'on connaissait plutôt adepte de thèmes plus classiques.

Mais, eh oui ! il y a bien un mais : je préfère Horst lorsqu'il écrit seul. Disons qu'il est plus authentique en solitaire et ses personnages sont habituellement plus profonds, plus travaillés, plus bousculés par l'enquête qu'ils traversent. En fait, cette nouvelle série n'a pas beaucoup à voir avec la précédentes de Horst, sachant que celle d'Enger je ne la connais pas encore.

Remerciements
Je remercie chaleureusement les Editions Gallimard et Babélio - au travers d'une de leur Masse Critique - pour leur confiance et de m'avoir offert cette excellente lecture.
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