J'ai toujours apprécié le regard que
Houellebecq porte sur les hommes ordinaires, frustrés et désenchantés. Des personnages peinant à s'extraire de leur déterminisme culturel pour s'élever au dessus des contingences de leur existence et trouver un peu de bonheur.
Dans cette veine, il a écrit de très bons romans, audacieux, irrévérents et plein d'intelligence, même si
Sérotonine, l'avant-dernier, commençait à patiner.
Alors que dire des 730 pages d'
Anéantir, sa dernière livraison?
Eh bien, après deux premiers chapitres en forme d'intéressant teasing sur un mouvement terroriste menaçant la planète, on s'abime dans les méandres de la vie du personnage principal, Paul Raison, haut fonctionnaire particulièrement terne du ministère des finances.
Dire que l'on s'ennuie ferme à la lecture de la vie affligeante de Paul et de ses proches est un euphémisme. Ce récit familial étouffant de conformisme distille un néant intellectuel profond. Sans parler des femmes qui, comme dab, en prennent pour leur grade.
Oubliées l'impertinence et les géniales saillies du maître de l'incorrect.
Houellebecq aurait-il décidé de raccrocher les gants et de chausser des charentaises ?
A vous de juger.
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