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Critique de bucephale


C'est une étude critique de l'oeuvre de Lovecraft, un parcours initiatique dans un autre monde, d'un auteur pour qui la réalité constitue une souffrance, ou pire, et qui invente un univers entier d'un pessimisme extrême, un univers délirant et voué à être dévoré par des créatures sorties d'un bestiaire insensé d'horreur. Houellebecq ne se pose pas la question du suspense, d'ailleurs Stephen King dans la préface non plus, car lorsque on imagine récit effrayant on pense suspense, montée d'adrénaline, mais ici tout est dans la description clinique, tout est dans le pas qui franchit le seuil, de celui qui va découvrir l'innommable. C'est le plus souvent un savant, un être cultivé, un gentleman WASP, dont s'empare les forces maléfiques, ou qui lors d'un voyage, ou d'une enquête lève le voile sur un autre monde, datant d'un lointain passé : il passe de la conscience au rêve éveillé, mais ce rêve a la dureté et la précision que peuvent lui donner des descriptions architecturales ou naturalistes. Il faut être contre la vie pour aimer la littérature, ou le cinéma, et Lovecraft produira des récits où toute la réalité objective sera engloutie par un univers qu'il s'épuisera à exprimer pour lui donner une forme poétique, un univers tapi à la lisière de l'époque, un univers malade : il multiplie les qualificatifs comme un pianiste fait des gammes vers le grave ou l'aigu. Il y a de l'emphase dans le style de Lovecraft, mais pas par gloire, flagornerie, auto célébration, mais pour faire tournoyer les sens.
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