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Critique de Lililaluize


J'ai retrouvé dès le prologue mon petit rictus « Houellebecquien », ce qui s'annonçait plutôt bien :

« Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui vécut la plus grande partie de sa vie en Europe Occidentale, durant la seconde moitié du 20e siècle. Généralement seul, il fut cependant, de loin en loin, en relation avec d'autres hommes.il vécut en des temps malheureux et troublés. le pays qui lui avait donné naissance basculait lentement, mais inéluctablement dans la zone économique des pays moyen-pauvres ; fréquemment guettés par la misère, les hommes de sa génération passèrent en outre leur vie dans la solitude et l'amertume .Les sentiments d'amour, de tendresse et de fraternité humaine avaient dans une large mesure disparus ; Dans leurs rapports mutuels ses contemporains faisaient le plus souvent preuve d'indifférence, voire de cruauté (…) »

Mutation métaphysique d'une époque, la génération désenchantée renverse la vision du monde adoptée depuis les romains : le christianisme.

Et je glorifie cette image ! le ton donné est provocateur d'entrée de jeu, une vérité bien amenée montre du doigt la tartuferie (j'emploie ce terme sciemment bien entendu) d'une société se voulant encore sur la voie du seigneur en prônant la morale alors qu'elle évolue dans un égocentrisme rutilant. Amer constat pour ceux qui pensent encore que l'ultime vision du monde reste divine…

Je ne vais pas faire de résumé du livre, j'imagine que tout a déjà été dit sur le sujet, aussi je me contente juste d'émettre mon ressenti :

Il y a des moments où l'on voudrait être misanthrope juste pour se ranger du côté de Houellebecq, c'est à se demander parfois en le lisant s'il ne flirte pas avec l'héboïdophréne et là alors, je pourrais dire que les déments le sont uniquement par une clairvoyance d'esprit bien plus éclairée que la moyenne.
Parce que voilà lorsque je lis les particules je me dis
- Quel talent réside dans la folie.
- L'aliénation méthodique et acérée de sa description sociétale de par ses personnages dans laquelle il puise son cynisme est juste un constat indéniable .
- Puisqu'on ne peut pas vivre dans un monde détraqué qui n'est pas le sien et qui ne l'a jamais été, on ne peut effectivement que le calomnier et lui cracher dessus.
- Des personnages forcenés ? non juste un peu plus humains que la moyenne, on ne nait pas asocial, ni désenchanté et désillusionné, on le devient par la force des choses, à chacun son extrême.

En bref élémentaire mon cher Houellebecq, j'ai eu les particules en connivence avec cette lucidité aiguisée.

Je cite un homologue américain à qui j'ai pensé durant toute cette lecture :
« Je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens » Bret Eston Ellis « Suites Impériales »
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