Michel et
Bruno sont demi-frères.
On suit leur parcours de leur enfance jusqu'à leurs ultimes expériences...
Bruno est professeur de littérature.
Michel est chercheur en biologie.
De peur de gâcher la découverte de certains, je livre mon analyse ci-dessous.
Du point de vue des personnages, ce roman n'est qu'une longue suite de déceptions.
Bruno est le plus tourné vers le sexe. Il a quelques rares moments de paix, lorsqu'il peut copuler et se faire pomper. Il lui arrive alors d'être sympathique. le reste du temps, ce personnage est d'un cynisme absolu. Quel sera son destin ? L'hôpital psychiatrique.
Michel est tourné vers l'esprit. S'il a des aventures amoureuses, ce n'est pas ce qui le porte au quotidien. Il vit pour son travail, dont il a fait une passion. Et cela fonctionne puisqu'il est le premier à parvenir à modifier à volonté le code génétique des individus (de vaches d'abord, puis de "sous-hommes" ensuite, dans le prolongement donné à ses recherches). Quel sera son destin ? le suicide.
Selon le narrateur, Michel s'est donné la mort car il n'avait pas d'attache humaine. Peut-être est-ce dû au fait que sa compagne, Annabelle, qu'il connaissait depuis le lycée, s'est elle aussi suicidée en apprenant qu'elle ne pourrait pas avoir d'enfants. Quelques pages plus tôt, elle essayait d'en avoir un avec Michel.
La mort de Michel est déterminante pour ses travaux. Celui qui les prolonge, Hubczejak, est moins tourné vers la philosophie que ne l'était Michel. Il comprend le versant scientifique, mais ne comprend pas bien le fondement philosophique de ces recherches. Dès la mort de Michel, on se retrouve donc à voir ces travaux exploités pour créer une nouvelle espèce humaine. L'histoire ne dit pas si Michel l'aurait fait ou vu comme ça...
Bruno connut une brève période de paix avec sa compagne Christiane. Une longue partie du roman nous conte leurs vacances au Cap d'Agde et leurs soirées dans des clubs échangistes. Mais elle finit par se faire rattraper par les excès de sa jeunesse : son coccyx se nécrose et ne peut plus marcher. Bruno ne la rappellera pas suffisamment vite après cet événement. Elle aussi se suicide. Bruno en retournera à l'hôpital psychiatrique.
Tout finit mal, personne n'est épargné dans ce roman.
Les thèmes abordés sont propres à Houellebecq.
La religion. La perte d'influence du catholicisme.
Le progrès scientifique. Cette idée que les scientifiques ont un pouvoir énorme : ce sont eux qui déterminent la vérité scientifique et donc, parfois, la vérité tout court.
Je n'ai pas trouvé ce roman révolutionnaire. C'est vraiment très conforme à ce que produit
Houellebecq à intervalles plus ou moins réguliers depuis 25 ans... Mais ça reste toujours agréable à lire.
Cela inquiète tout de même un peu : est-il si difficile de se renouveler quand on est romancier ?
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