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Critique de christinebeausson


Entre deux coups de vents … ça c'est pas trop grave, en Bretagne on y est habitué … entre deux journées de crachin prononcé, plus ennuyeux pour le moral !
Un rayon de soleil tapant sur mes vitres, je me décide … un Houellebecq qui trainait depuis fort longtemps dans mon mouton à lire … pourvu que l'éclaircie dure !

Lire un livre de Houellebecq c'est remonter dans le temps,
Se souvenir de « Nouvelles Frontières » … entreprise emblématique des années 70, garant de voyager autrement … maintenant intégré à un groupe qui représente la plus grande flotte de vacances du monde TUI (1),
Une autre grande réussite « le guide du routard » … fait par « Des connards humanitaires protestants, voila ce qu'ils étaient, eux et toute la chouette bande de copains qui les avaient aidés pour ce livre », une réussite qui continue sa légende aujourd'hui.

Lire un livre de Houellebecq c'est se perdre dans des considérations économiques très pointues décrivant l'acte d'achat selon des théories plus ou moins fumeuses pour qui ne se passionne pas pour le sujet … « le modèle de Marshall, l'acheteur est un individu rationnel cherchant à maximiser sa satisfaction compte tenu du prix » (2) … « le modèle de Veblen, par contre, analyse l'influence du groupe sur le processus d'achat (suivant que l'individu veut s'y identifier, ou au contraire s'y soustraire) »(3) … le modèle de Copeland … ou le modèle de Baudrillard-Becker …

Lire un livre de Houellebecq c'est trouver …
Des analyses très fines … qui n'a jamais éprouvé cette sensation, « Prendre l'avion aujourd'hui, quelle que soit la compagnie, quelle que soit la destination, équivaut à être traité comme une merde pendant toute la durée du vol. » …
Des considérations philosophiques sur des questions très importantes comme pourquoi les Occidentaux n'arrivent plus à coucher ensemble ? … avec des réponses proposées pas dénuées d'intérêt … « c'est peut-être lié au narcissisme, au sentiment d'individualité, au culte de la performance, peu importe. Toujours est-il qu'à partir de vingt-cinq ou trente ans, les gens ont beaucoup de mal à faire des rencontres sexuelles nouvelles; et pourtant ils en éprouvent toujours le besoin, c'est un besoin qui ne se dissipe que très lentement. »

Lire un livre de Houellebecq c'est naviguer en eaux troubles … érotisme ? … vulgarité ?

Lire ce livre de Houellebecq c'est aller jusqu'au bout de la démonstration de ce à quoi mène notre recherche éperdue de la satisfaction de nos désirs … le tourisme sexuel a t'il encore un avenir ?

(1)
TUI Group, acronyme de « Trusted » (fiable), « Unique » et « Inspiring » (inspirant), est une société de voyage et tourisme multinationale dont le siège est à Hanovre, en Allemagne. C'est le plus grand groupe et leader de tourisme du monde et le premier voyagiste français.

(2)
Pour Alfred Marshall, le prix d'un bien dépend du coût des facteurs de production et de la valeur que le consommateur est prêt à lui accorder, et il ne faut pas privilégier une approche plutôt qu'une autre. Pour résoudre ce dilemme, il a introduit la notion de temps dans l'analyse des mécanismes économiques :
* Sur le court terme, l'utilité l'emporte dans le phénomène de fixation du prix, par la recherche de l'équilibre entre l'offre et la demande, lequel s'établit à un prix qui exprime la « valeur-utilité ». Lors de l'introduction d'un produit sur le marché, l'entreprise adapte ses prix en fonction de la demande.
* Mais, sur le long terme, les coûts de production deviennent déterminants, car l'entreprise est obligée d'en tenir compte, et un prix d'équilibre qui se situe entre ce que le marché est prêt à payer au maximum et le prix auquel l'entreprise doit vendre son produit au minimum, va correspondre au « prix naturel » tel qu'il a été défini par les économistes classiques en se fondant sur la valeur-travail.

(3)
L'effet Veblen, ou effet de snobisme, a été mis en évidence par l'économiste et sociologue Thorstein Veblen. Dans le domaine des biens de luxe ou du moins ceux qui permettent une certaine distinction sociale, la baisse de prix de ces produits se traduit par une baisse de l'intérêt qu'ils présentent aux yeux de leurs acheteurs potentiels. de manière inverse, la hausse du prix d'un produit peut le rendre davantage désirable et le faire entrer dans la catégorie des biens dont la possession traduit un rang social élevé. de manière générale, l'effet Veblen se matérialise par le fait que les individus ont tendance à désirer des biens dont le prix élevé fait toute la valeur, en dépit d'une valeur pratique éventuellement faible.
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