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Critique de Presence


Ce tome fait suite à California Scheming (épisodes 1 à 4) qu'il est recommandé d'avoir lu avant, mais pas indispensable. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2016/2017, écrits par Jody Hauser. Les épisodes 5 & 6 ont été dessinés et encrés par Megan Hetrick avec un mise en couleurs d'Andrew Dalhouse. Les épisodes 7 & 8 ont été dessinés et encrés par Joe Eisma, avec une mise en couleurs également réalisée par Andrew Dallhouse. Dans chaque épisode, Marguerite Sauvage dessine 2 ou 3 pages correspondant soit à une vision rêvée par Faith Herbert, soit à un souvenir du passé. L'épisode 5 comprend 2 histoires supplémentaires : un de 10 pages avec un scénario de Louise Simonson et de dessins de Pere Pérez, l'autre de 6 pages écrite par Rafer Roberts et dessinée par Colleen Doran.

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- épisodes 5 & 6 - Zoe Hines, une jeune actrice pas encore majeure, a disparu après un casting. Les autres demoiselles venues pour ce casting ont été retrouvées mortes dans la salle d'attente. Paige (une des collègues de Faith Herbert qui connaît son secret) la convainc d'aller enquêter pour retrouver Zoe. En arrivant devant sa maison, en vol autonome, Zephyr se rend compte qu'il y a un véhicule avec des hommes de main du Projet Rising Spirit, qui sont en train de faire monter la mère de Zoe dans la voiture. Elle fait en sorte de se débarrasser de ces gêneurs et elle retrouve la trace de Zoe dans un centre commercial. Zoe est accompagnée par un chat, et elle dispose de superpouvoirs dont elle se sert pour aspirer la vie des autres clients.

Épisodes 7 & 8 - Tout commence par une séance d'habillage avec Klara (une autre des collègues de Faith connaissant son secret) qui lui a confectionné d'autres habits de superhéros pour son identité de Zephyr. Faith se rend compte qu'elle est victime d'hallucinations. En se regardant dans la glace, elle se voit avec un crâne dénudé à la place du visage. La nuit elle a l'impression que le spectre de la défunte Charlene Dupre se trouve dans sa chambre. Même relire des chapitres d'Harry Potter ne réussit à la détendre. Pire encore, d'autres spectres de défunts encore plus proches lui apparaissent.

Le lecteur se fait un plaisir de retrouver Faith Herbert, jeune femme pleine d'entrain, assumant sans état d'âme sa surcharge pondérale, avec une culture geek et une disposition d'esprit constructive. Il remarque que le ce tome est divisé en 2 parties, correspondant chacune à un dessinateur différent. Dans le tome précédent, Jody Houser avait opté pour mettre Faith face à un ennemi sans beaucoup de conséquences. le lecteur observe qu'il en va de même dans la première partie. Elle se doit stopper une entité qui se nourrit de l'énergie vitale des individus dans son entourage. La scénariste fait le nécessaire pour rattacher l'histoire à l'univers partagé Valiant, avec @x, le hacker apparu pour la première dans la série Harbinger, et avec la présence d'une équipe d'intervention du Projet Rising Spirit. le premier s'avère pratique pour pouvoir apporter des missions à Zephyr, la seconde pour étoffer les affrontements, les rendre moins manichéens par la participation d'une troisième faction. Malgré tout, ces 2 éléments n'apportent finalement pas grand-chose au récit. @x reste un dispositif narratif pratique, sans personnalité. L'équipe du Projet Rising Spirit se fait balader par Faith, et ne sert qu'à expliquer d'où provient l'entité qui a pris le contrôle de Zoe Hines. de la même manière les 2 personnages apparaissant dans la deuxième partie ne servent qu'à établir un lien avec Harbinger, sans grand intérêt par eux-mêmes.

Le lecteur s'intéresse donc plus à la personnalité de Faith, à ses émotions et à ses convictions. Au cours de ces 2 aventures, la scénariste fait le nécessaire pour rappeler que la protagoniste aime bien la culture geek, au travers d'une évocation de Magical Girls, d'un tome d'Harry Potter, d'une partie sur une console de jeux, et d'un essayage de costumes qui évoquent ceux d'autres superhéroïnes comme Captain Marvel, Jewel (Jessica Jones) ou encore Power Girl. Mais là encore, il s'agit uniquement de clins d'oeil, sans réelle incidence sur le comportement de Faith Herbert qui aurait tout aussi bien pu s'adonner à d'autres distractions, sans que cela ne change le cours du récit. Fort heureusement, il subsiste son entrain et sa bonne humeur qui rendent sa compagnie toujours aussi agréable. Les autres personnages ne sont pas beaucoup développés. Il n'y a que Zoe Hines qui dispose d'une histoire personnelle, mais sans grande incidence sur ses réactions, dans la mesure où elle est sous l'influence de l'entité malveillante.

Au cours de ces 2 récits, le lecteur relève quelques remarques plus acides. Faith Herbert note le comportement de quelques individus très prompts à sortir leur téléphone pour filmer une scène plutôt que d'aider les victimes. Lorsque Zephyr indique qu'elle va aider à retrouver la disparue, la maman de Zoe Hines intervient immédiatement pour indiquer qu'elle souhaite que cette disparition reste focalisée sur sa fille, surtout en ce qui concerne la communication vis-à-vis des médias. Cette sortie révèle une de ses motivations profondes : préserver une place sur le devant de la scène pour sa fille, afin de conserver toutes ses chances pour sa carrière d'actrice.

Dans chaque épisode, les 3 pages dessinées par Marguerite Sauvage conservent leur apparence un peu féminine avec des dessins gracieux, sans encrage appuyé, et des couleurs claires et pastel. Néanmoins, elles ressortent moins que dans le tome précédent, car les 2 autres dessinateurs semblent avoir fait des efforts conscients pour se rapprocher de son esthétique. La double page consacrée aux Magical Girls n'en est pas moins magnifique. Meghan Hetrick réalise des pages aérées, avec un maximum de 5 cases par page. Elle détoure des formes simplifiées, en leur donnant plus de poids par un trait d'encrage un peu gras. Néanmoins, les dessins présentent une densité d'information peu importante. Elle prend soin de toujours représenter où se déroule la scène. Ses personnages sont expressifs, avec des émotions accentuées sur les visages. Il résulte de ces caractéristiques des dessins qui se lisent rapidement, avec des personnages dégageant une bonne empathie, mais aussi une impression de jeunisme, et une narration visuelle mettant l'accent sur le plaisir des personnages, ce qui neutralise la dimension dramatique de toute situation.

Joe Eisma est le dessinateur attitré de la série Morning Glories de Nick Spencer. Il réalise également des dessins un peu épurés, avec un trait d'encrage plus élégant et moins appuyé que celui de Megan Hetrick. Il s'agit de dessins très agréables à l'oeil, sans que les contours ne soient arrondis pour autant, avec également des couleurs pastel assez douces. Par contre, les expressions des visages s'avèrent moins parlantes. Ces 2 épisodes se lisent donc aussi facilement que les 2 premiers épisodes, avec une approche graphique plus élégante, mais un peu moins expressive.

Le lecteur termine ce tome avec le plaisir d'avoir côtoyé Faith Herbert pendant 2 aventures supplémentaires, mais aussi l'impression qu'il n'a pas eu le temps de bien discuter avec elle, que les autres autour d'elle n'avaient pas beaucoup de choses à dire, et que ses aventures manquaient de consistance. Les endroits visités étaient un peu trop convenus, et sa personnalité ne pouvait pas pleinement s'exprimer. 3 étoiles.

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- Faith in politics (10 pages) - Fait Herbert doit couvrir un discours d'Hilary Clinton dans un stade. Mais à peine arrivée sur place, @x l'informe qu'un psiot est en train de réaliser un cambriolage. Elle quitte à regret le meeting pour aller contrecarrer le psiot.

Cette histoire est l'occasion pour Louise Simonson d'évoquer l'importance de l'action politique, mais de manière très superficielle. Pere Pérez réalise des dessins descriptifs et très clairs, mais il n'arrive pas à apporter de la substance dans un scénario linéaire et sans suspense. 2 étoiles, pour une occasion ratée de rendre hommage à Louise Simonson, une scénariste femme de premier plan dans les années 1990, ainsi qu'une responsable éditoriale de qualité pour Marvel.

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- No days off (6 pages) - Fait Herbert intervient pour mettre fin à un trafic d'armes, et découvre une jeune fille, dessinant dans une pièce attenante à l'entrepôt.

En 6 pages, Rafer Roberts évoque la question de la motivation de Faith Herbert de façon classique, mais bien menée, avec des dessins descriptifs satisfaisants. 4 étoiles.
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