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Critique de mumuboc


Je referme La longue vue, dernière réédition d'un roman de Elizabeth Jane Howard par les Editions Quai Voltaire/La Table Ronde et je suis impressionnée dans un premier temps par l'originalité de la construction choisie par l'auteure.
En effet, elle prend le parti de remonter le temps pour peindre le portrait de son héroïne, Mrs Antonia Fleming, qui organise un dîner pour annoncer les fiançailles de son fils Julian. Cette circonstance est l'occasion de revenir sur le passé d'Antonia : qui est-elle, a-t-elle toujours été cette femme sous la domination d'un époux à la forte personnalité : odieux et sans respect pour celle qui partage son existence, la réduisant à un rôle de domestique pour la bonne tenue de sa maison et de son existence ?
En retraçant son évolution, l'auteure dépeint sur 24 ans (de 1925 à 1950) un milieu social aisé, où les caractères sont finement étudiés, où les comportements résultent souvent des évènements du passé. Peu à peu au fil du retour sur le passé on découvre ce qui a façonné chacun, femme et époux, et comment ils en sont arrivés là à travers leurs jeunesses, la guerre, les maternités etc...
Comme dans la saga des Cazalet, on esT immergé dans la vie de cette famille et surtout dans les pensées d'Antonia, dans ses rêves, ses espoirs, ses désillusions. Une vie passée à ne pas voir, ne pas avoir vu et la manière de scruter non Pas l'horizon, le futur, mais plutôt le passé, démontre à quel point cette écrivaine faisait preuve d'observation sur le monde qui l'entourait, s'attachait à décortiquer la psychologie de ses personnages, surtout féminins, de leur condition et leur éducation, soumis aux circonstances et à leurs milieux sociaux.
Deuxième roman publié par l'auteure en 1956, il était les prémices de la saga des Cazalet dont on retrouve ici une sorte de "brouillon" étudiant une famille sur plusieurs années et générations, avec un je ne sais quoi de Jane Austen (citée d'ailleurs comme référence par l'auteure à plusieurs reprises) par la manière d'être témoin à travers ses personnages d'une société et de ceux qui la composent. J'ai d'ailleurs également trouvé à Antonia Fleming des similitudes avec Mrs Clarissa Dalloway de Virginia Woolf (et pour moi c'est un compliment).
J'ai aimé même si la construction m'a un peu déstabilisée dans un premier temps mais que j'ai trouvée finalement originale car il y avait un certain suspens à découvrir ce qui avait fait ce que chacun des personnages était.

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