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Critique de palamede


Quel plaisir de lire la prose de Victor Hugo !
Arrêté pour un vol, Claude Gueux est emprisonné à la centrale de Clairvaux où, après quelques années de captivité, il se rend coupable de l'assassinat du directeur des ateliers, un homme qui le tourmentait. Condamné pour ce meurtre à la peine capitale, il est exécuté en 1834 à Troyes. Deux ans plus tard, Victor Hugo publie sa version de l'affaire dans la Revue de Paris.

Ce n'est pas une oeuvre littéraire mais un plaidoyer contre la peine de mort. A la différence de son ouvrage paru en 1829, Le dernier jour d'un condamné, l'objectif de l'écrivain n'est plus, par une empathie avec le condamné, de montrer l'horreur de la peine, mais de dénoncer une société qui réprime ceux qu'elle maintient dans la pauvreté et pousse... au crime. Claude Gueux s'est vu appliquer la peine la plus lourde pour un vol destiné à nourrir sa famille. Pour Hugo, c'est la (in)justice des hommes qui est coupable d'avoir fait d'un être pauvre et digne, un voleur et un assassin.

De cette histoire exemplaire Victor Hugo tire un enseignement : la prison ne doit pas être une étape dans un processus d'exclusion, et si elle s'impose par un enchaînement malheureux, elle se doit d'être éducative et non répressive. Il termine son brillant réquisitoire par cette recommandation : « Cette tête de l'homme du peuple cultivez-là (…) utilisez-là ; vous n'aurez pas besoin de la couper. Une injonction que nos hommes politiques seraient bien inspirés de prendre en compte (au sens métaphorique bien sûr).

Un texte beau et fort qui est celui d'un homme engagé dans une cause juste.
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