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Critique de dannso


S'attaquer au grand Victor Hugo et finir cette lecture avec des sentiments mitigés, eh oui, malheureusement c'est ce qui m'est arrivé. J'avais lu, il y a très longtemps, Les misérables, et en gardais le souvenir d'une lecture passionnante. J'ai retrouvé ici l'écriture flamboyante de l'auteur qui me plait toujours autant, mais je me suis parfois ennuyée, d'autant plus que le livre I de ce roman m'avait envoutée et plaçait donc la barre très haut. Cette promesse n'a pas été complètement tenue.

Il s'agit de l'histoire de Gwynplaine, enfant mutilé par le désir d'un roi, qui sera abandonné une nuit d'hiver sur un rivage d'Angleterre. Son visage a été fendu pour la vie d'un éternel sourire, il est devenu à jamais et pour son malheur L'homme qui rit.
Recueilli par Ursus, l'homme et Homo le loup, avec Dea, bébé qu'il a recueilli sur le cadavre de sa mère, il deviendra le clou du spectacle que ce saltimbanque présente dans la banlieue de Londres. Dea et Gwynplaine sont amoureux. Dea aveugle ne peut voir la figure de son compagnon et ne voit que la beauté de son âme.
Tout est bien pour cette petite troupe, mais, écrit par Hugo, ce roman ne pouvait en rester là. Et le retournement de situation arrivant, qui semble bénéfique au premier abord, va précipiter les évènements vers une issue que l'on redoute tragique …

L'écriture d'Hugo prend toute son ampleur dès le livre I, qui est pour moi, hélas le plus réussi du roman. Je dis hélas, car c'est probablement une des raisons de ma demi déception pour la suite. Je n'y ai pas retrouvé cette osmose parfaite entre le fond et la forme, qui m'ont séduite autant l'une que l'autre.
J'ai aimé la description de cette tempête, le récit du naufrage, du lent cheminement de Gwynplaine à travers la lande glacée.La progression sur la lande glacée, au milieu des rochers escarpés fait écho à celle au milieu des flots déchaînés. Ces deux mondes, ces deux humanités s'opposent dans un déploiement magnifique où l'écriture poétique de Hugo prend toute son ampleur sans, à mon avis dans ce livre I, devenir grandiloquente, ce qui est avouons-le le péché mignon de l'auteur.
J'ai beaucoup aimé aussi cette introduction à ce qui constitue un des points clés du roman, la critique de l'aristocratie britannique. là aussi, dans ce livre I, l'ironie mordante de Hugo envers ces élus m'a séduite sans m'ennuyer, ce qu'il réussira très bien à faire par la suite :-(

Un début donc en fanfare pour moi qui ne sera jamais égalé par la suite, même si j'ai continué d'apprécier la prose, si certains passages m'ont fait sourire, d'autres ébloui par toujours cette flamboyance dans l'écriture.
Je n'ai pas retrouvé par la suite l'empathie que j'avais ressenti envers ces deux enfants, au départ. Gwynplaine et Dea adultes m'ont paru désincarnés, plus des symboles que de vrais personnages, regroupant dans leurs personnes tout ce qu'Hugo veut défendre et qu'il oppose à cette aristocratie qu'il méprise... Et Ursus restera mon personnage préféré.

Merci à tous mes compères pour cette lecture commune. Il est toujours si agréable et rassurant de pouvoir partager son ressenti et savoir que l'on n'est pas seule à peiner sur une lecture.
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