Les Travailleurs de la mer

Relire Hugo c'est reprendre attache avec une littérature qui n'a plus vraiment cours aujourd'hui. Une littérature qui ne mets pas seulement en scène des personnages avec leurs états d'âme et leurs trajectoires mais qui s'occupe d'installer le lecteur d'alors dans un voyage par procuration par une quantité impressionnante et assez fastidieuse de descriptions topographiques, de considérations techniques, fruit par ailleurs, d'un impressionnant travail de documentation préalable. Ici l'Homme se définit d'abord par l'examen de sa généalogie et de sa position sociale, cruel déterminisme que vient encore alourdir cette solitude existentielle dans sa lutte face aux éléments naturels; morceau de bravoure du livre ou l'Homme et la Mer se disputent les restes d'un naufrage, passage trop court ou Hugo cesse un peu de nous entretenir pesamment de ce qu'il sait pour nous raconter enfin ce qu'il voit.