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Citations sur Le choc des civilisations (50)

un grand livre qui restera comme une référence dans le monde de la science politique et de la géo-politique.
Son concept de l'affrontement de certaines civilisations est tout à fait pertinent même si évidemment l'avenir reste à écrire et que cet affrontement puisse prendre de multiples formes.
Je n'ai jamais compris pourquoi depuis une bonne dizaine d'années cet ouvrage et son auteur seraient classés à "l'extrême-droite" ..il est vrai que l'utilisation de ce terme est maintenant devenue un réflexe pavlovien chez certains.
Dans ce livre , tout n'est pas indiscutable bien sûr, loin de là mais il reste comme l'une des analyses les plus brillantes du monde de la fin du XXe siècle.
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La civilisation russe s'est développée comme un dérivé de la civilisation byzantine et, pendant deux cents ans, du milieu du XIIIe siècle au milieu du XVe, la Russie a été dominée par les Mongols. Elle n'a presque pas été exposée aux phénomènes historiques qui ont défini la civilisation occidentale : le catholicisme romain, la féodalité, la Renaissance, la Réforme, l'expansion maritime et le colonialisme, les Lumières et l'émergence de l'État-nation. [...] La seule exception possible est l'héritage classique, qui est cependant passé en Russie par Byzance et a donc été très différent de celui qui est venu en Occident par Rome. La civilisation russe est un produit de ses propres racines, en Russie de Kiev et en Moscovie, de l'influence byzantine et de la longue domination mongole. Ces influences ont formé une société et une culture qui ne ressemblent guère à celles qui se sont développées en Europe occidentale sous l'influence de forces très différentes.
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Avec la chute du communisme, toutefois, il est devenu nécessaire de répondre à la question de savoir ce qu'est l'Europe. Ses frontières au nord, à l'ouest et au sud sont délimitées par des mers, la Méditerranée au sud coïncidant avec des différences culturelles certaines. Mais où se trouve donc la frontière à l'est? Qui peut être considéré comme européen et donc comme un membre potentiel de l'Union européenne, de l'OTAN et d'autres organisations comparables?
La grande frontière historique qui a existé pendant des siècles entre peuples chrétiens d'Occident et peuples musulmans et orthodoxes fournit la réponse la plus convaincante. Elle remonte à la division de l'Empire romain au IV siècle et à la création du Saint-Empire romain au Xe siècle. Elle est restée à peu près stable pendant au moins cinq cents ans. En partant du nord, elle passe par les frontières actuelles entre la Finlande et la Russie, entre les États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et la Russie, pour traverser l'ouest de la Biélorussie, puis l'Ukraine, séparant ainsi les uniates à l'ouest et les orthodoxes à l'est, puis la Roumanie, faisant le partage entre la Transylvanie et sa population hongroise catholique d'un côté et le reste du pays de l'autre, et enfin l'ex-Yougoslavie, le long de la frontière qui sépare la Slovénie et la Croatie des autres républiques. Dans les Balkans, bien sûr, cette frontière coïncide avec la division historique entre les empires austro-hongrois et ottoman. C'est la frontière culturelle de l'Europe, et dans le monde d'après la guerre froide, c'est aussi la limite politique et économique de l'Europe et de l'Occident. Le paradigme civilisationnel permet donc de répondre de façon nette et convaincante à la question de savoir où finit l'Europe. Elle se termine là où finit la chrétienté occidentale et où commencent l'islam et l'orthodoxie.
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Le conflit entre la démocratie libérale et le marxisme-léninisme opposait deux idéologies qui, malgré leurs importantes différences, étaient toutes les deux modernes et laïques, et se donnaient pour finalité la liberté, l'égalité et le bien-être matériel. Un démocrate occidental pouvait débattre avec un marxiste soviétique. Ce serait impossible avec un nationaliste orthodoxe russe.
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La Russie s'est opposée avec vigueur à tout élargissement de l'OTAN, certains Russes, plutôt libéraux et pro-occidentaux, soutenant que cet élargissement attiserait les courants politiques nationalistes et antioccidentaux en Russie. Cependant, l'élargissement de l'OTAN restreint à des pays appartenant historiquement à la chrétienté d'Occident garantit à la Russie que la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie, la Biélorussie, ainsi que l'Ukraine, aussi longtemps qu'elle reste unie, ne seront pas concernées. L'élargissement de l'OTAN restreint aux États occidentaux soulignerait aussi le rôle de la Russie comme État phare d'une civilisation orthodoxe distincte, donc comme responsable de l'ordre régnant à l'intérieur et le long des frontières de l'orthodoxie.
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La Grèce ne fait pas partie de la civilisation occidentale, mais c'est le berceau de la civilisation classique, une des sources importantes de la civilisation occidentale. Par opposition aux Turcs, les Grecs se sont considérés comme des représentants du christianisme. A la différence des Serbes, des Roumains ou des Bulgares, leur histoire a été intimement mêlée à celle de l'Occident. Cependant, la Grèce est aussi une
anomalie, l'étranger orthodoxe dans les organisations occidentales.
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Pour préserver la civilisation occidentale, en dépit du déclin de la puissance de l’Occident, il est de l’intérêt des États-Unis et des pays européens :
[…]
—de considérer la Russie comme l’État phare du monde orthodoxe et comme une puissance régionale essentielle […]
[...]
—et, enfin et surtout, d’admettre que toute intervention de l’Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d’instabilité et de conflit généralisé dans un monde de civilisations multiples.
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[L’]Ukraine pourrait se diviser le long de la ligne de partage qui sépare les deux entités la composant, l’Est se fondant avec la Russie. Le problème de la sécession s’est posé pour la première fois à propos de la Crimée. Le public de Crimée qui est russe à 70 %, a soutenu l’indépendance de l’Ukraine au référendum de décembre 1991. En mai 1992, le parlement de Crimée a aussi voté une déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine et, sous la pression ukrainienne, est revenu sur ce vote. Le parlement russe, cependant a voté l’annulation de la cession de la Crimée à l’Ukraine en 1994. En janvier 1994, les Criméens ont élu un Président qui avait fait campagne en faveur de « l’unité avec la Russie ». [...]
Cette élection pourrait cependant conduire l’ouest à faire sécession vis-à-vis d’une Ukraine de plus en plus proche de la Russie. Certains Russes y seraient favorables. Comme le disait un général russe, « dans cinq, dix ou quinze ans, l’Ukraine, ou plutôt l’est de l’Ukraine reviendra vers nous. L’Ouest n’a qu’à aller se faire voir ! ». Une Ukraine uniate et pro-occidentale ne serait pourtant viable qu’avec un fort soutien de l’Occident. Cela ne serait possible que si les relations de l’Occident avec la Russie se détérioraient gravement pour ressembler à ce qu’elles étaient à l’époque de la guerre froide.
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Si on excepte la Russie, l’ex-république soviétique la plus peuplée et la plus importante est l’Ukraine. À des périodes diverses dans l’histoire, elle a été indépendante. Cependant, durant la majeure partie de l’ère moderne, elle a fait partie d’une entité politique gouvernée par Moscou. L’événement décisif s’est produit en 1654 lorsque Bogdan Khmelnitski, chef cosaque d’un soulèvement contre la domination polonaise, a fait allégeance au tsar en échange d’aide contre les Polonais. De cette date à 1991, sauf pendant le bref intermède où une république indépendante a été établie entre 1917 et 1920, ce qui est aujourd’hui l’Ukraine a été contrôlé par Moscou. Cependant, c’est un pays déchiré par deux cultures distinctes. La frontière civilisationnelle entre l’Occident et l’orthodoxie passe en plein cœur de l’Ukraine et ce depuis des siècles. Pendant certaines périodes, dans le passé, l’ouest de l’Ukraine a fait partie de la Pologne, de la Lituanie et de l’empire austro-hongrois. Une grande part de sa population a adhéré à l’Église uniate, qui pratique le rituel orthodoxe mais reconnaît l’autorité du pape. Historiquement, les Ukrainiens de l’Ouest parlaient l’ukrainien et étaient très nationalistes. Les habitants de l’est du pays, au contraire, étaient surtout orthodoxes et parlaient en majorité le russe. Au début des années quatre-vingt-dix, 31 % de la population totale était russophones. Une majorité d’élèves de l’école élémentaire et du secondaire suivent des cours en russe. La Crimée est majoritairement russe et a appartenu à la Fédération russe jusqu’en 1954, date à laquelle Khrouchtchev l’a transférée à l’Ukraine en reconnaissance officielle de la décision prise par Khmelnitski trois cents ans plus tôt.
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Selon Quigley, les civilisations passent par sept étapes: le mélange, la gestation, l'expansion, l'âge du conflit, la domination universelle, le déclin et l'invasion.

Pour Melko, le modèle du changement est le suivant : on passe
d'un système féodal cristallisé à un système féodal évoluant vers un
système étatique cristallisé pour en venir à un système étatique évoluant
vers un système impérial cristallisé.

Selon Toynbee, une civilisation s'épanouit en répondant à des défis et entre dans une période de croissance qui implique un contrôle accru sur son environnement de la part d'une minorité créative; vient ensuite une époque de troubles qui fait émerger un État universel, puis c'est la désintégration.

Malgré des différences importantes, toutes ces théories stipulent que les civilisations évoluent en passant d'une période de troubles ou de conflits
à l'installation d'un État universel, avant de connaître le déclin et la
désintégration.
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