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Critique de Nastasia-B


À vos marques ! Pets ! Pétez !
Une note de tuba brève mais percutante, un vrombissement de moteur diesel ou un coup de mortier assassin avec gaz de combat, tout ce que vous voulez mais faut que ça crépite dans vos fonds de culotte... et advienne que pourra !

Je vous accorde que ce n'est peut-être pas l'essai le plus philosophique qu'il m'ait été donné de lire (quoique, la philo, c'est toujours un peu foireux quand on y songe vraiment) mais ça fait du bien, parfois, de ne pas trop se prendre au sérieux.

Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut aborde pourtant la question tout à fait sérieusement. La préface nous apprend qu'il s'agit vraisemblablement d'une manière de traduction, à tout le moins d'adaptation, d'un ouvrage similaire qui faisait grand bruit outre-Rhin à l'époque (ce qui se comprend au vu du sujet).

Et, contrairement à ce que l'on pourrait croire de nos jours, il n'y avait apparemment pas que le côté déconnade qui intéressait son auteur. Il souhaitait qu'on parle de lui dans les salons mondains, certes, sur un tour comique et décalé, mais qu'on parle de lui.

Paru en 1751, c'était l'âge d'or des salons mondains à la française où la répartie était reine et où Voltaire était roi. Et de ce point de vue, Hurtaut aura atteint son but puisqu'on se gaussera des gauloiseries qu'il y débite dans une langue riche et brodée de citations latines.

Ceci dit, peu importe en ce début de XXIe siècle les motivations d'un auteur à écrire au milieu du XVIIIe un tel livre. Il en reste un parfum plaisant (je me comprends), quelque chose qui n'est pas sans rappeler dans la glose le docteur Diafoirus de Molière ou les accents de Rabelais dans l'éloge de la flatulence.

On y lit, aussi, comme en filigrane, une légère mais subtile raillerie du comportement des personnes de qualité en société, qu'on jugerait un peu trop " coincées du cul ", pour reprendre une expression certes fort laide, mais très à propos ici.

En somme, comme vous vous en doutez, ça ne vole pas toujours très haut ces classifications des différents types de pets, ces explications physiologiques volontairement loufoques et autres considérations sur l'importance sociale ou médicale des flatulences diverses, mais c'est parfois drôle et ça se lit sans déplaisir (à petite dose).

C'est un ouvrage idéal pour les toilettes (je m'adresse évidemment aux personnes constipées, comme il est précisé dans le sous-titre, les autres n'ayant manifestement pas besoin d'un renforcement culturel dans ce domaine d'activité). Mais ce n'est bien évidemment qu'un très modeste avis, qui, une fois encore, ne vaut peut-être pas beaucoup plus qu'un pet de lapin, c'est-à-dire, pas grand-chose. Hormis cela, artichauts & flageolets forever !
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