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Critique de brigittelascombe


Je ne sais pas si Dior créa vraiment la femme, en l'effeuillant savamment par touches subtiles comme un peintre la sculpterait de son pinceau,toujours est-il qu'il a imposé son élégance de Femme avec un grand F aux yeux du monde.
F comme fatale, sublime, sublimée par les créations d'un divin créateur. Coco Chanel aussi, en déesse libérant la soumise de ses carcans aurait droit à quelques applaudissements. Fin d'apparté.
Francis Huster vénère Dior et ses fantasmes sans nul doute plus sensuels. Diorissimo. Allegro.Et Dior créa la femme revisite le mythe de la beauté faite femme et reprend quelque peu le titre d'un film dans lequel joua Brigitte Bardot qui,elle aussi a porté, à moins qu'elle soit portée par Dior, du Dior.
Hommage au "bon monsieur Dior" humaniste, tolérant,exigeant, homosexuel à la sensibilité exacerbée,homme raffiné aux souffrances tues,"magicien" dont l'oeuvre a su dépasser la médiocrité du monde...Et Dior créa la femme, sous la plume exaltée de Francis Huster, se pare d'un côté théâtral sans doute du au statut de Francis Huster que la quatrième de couverture proclame "monstre sacré du théâtre", "star de la télévision", "vedette de cinéma","auteur,réalisateur,
adaptateur, professeur et metteur en scène"...
Bravissimo!
Donc, théâtre oblige, le "bon monsieur Dior" devient le "De Gaulle des ciseaux", le "roi du new-look", l'anti "mode zazou" et le "Racine de la haute couture" (explication:Racine a touché à "l'insondable mystère de l'âme féminine"!!!
Francis Huster se mire dans la créativité artistique commune,l'amour commun des femmes sublime^s,les origines juives,la renommée, les membres des familles respectives déportés,la croyance aux prédictions des voyantes...bref il établit un parallélisme entre leurs vies et le fait que fils de couturière il ait, lui même, baigné dans la mode durant son enfance (dommage qu'il n'évoque pas plus le travail de sa mère).
Il étudie le moment clef où Christian, à la double personnalité, est devenu Dior et s'incline devant des femmes qui ne sont plus mais demeurent éternelles (de Rita Hayworth à Vivian Leight ou Marlène Dietrich...).
Le langage familier du début ( "schnock", "le sang pissait", les "ritals", "google-isé"..) du début s'envole vers du plus profond (ouf!), le rêve prend corps, Francis habite Huster.
Un beau portrait de Dior que Francis Huster nous dresse là, celui d'un père spirituel, d'un modèle. Et le caractère d'Huster, entre deux rôles qui se dévoile: attaché aux signes, homme d'action, passionné, raffiné, amoureux de la beauté..
Après, la vision des femmes qu'il lègue à ses filles ("A Elisa est Toscane") est très élitiste. N'est-elle pas un fantasme innaccessible? Dior le "magicien" n'effectuait-il pas son tour de magie quotidien pour atteindre la perfection sur une femme forcément imparfaite? La haute couture, grand Art oui, mais la haute couture image de toutes les femmes non.
A lire pour compléter: Christian Dior § moi par Christian Dior en personne.
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