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Critique de Sando


Milo s'éteint lentement, rongé par un mal incurable. A ses côtés, son ami et amant le réalisateur Paul Schwartz, avec lequel il doit réaliser un film sur sa vie et celle de ses ancêtres. C'est à travers ce projet cinématographique que l'on va découvrir l'histoire, morcelée, de cette famille où se mêlent des cultures et des langues différentes.

On commence tout d'abord avec l'histoire de Neil, en 1910. le grand-père de Milo, alors jeune irlandais issu de la bourgeoisie, est obligé de fuir l'Irlande, ses combats et ses représailles, pour le Canada, où il rêve de devenir un grand écrivain à l'image de ses amis James Joyce et Willie Yeats. On découvre ensuite, en 1951, Awinita, une prostituée indienne, et Declan, le fils de Neil, qui deviendront les parents de Milo. Puis l'on suit l'enfance de Milo, abandonné dès sa naissance et balloté de foyer en foyer durant sa jeunesse avant d'être récupéré par son grand-père et élevé par une tante méchante et sournoise.

Trois récits donc, qui se répondent, se complètent, se suivent et s'entrecroisent, dans ce roman choral générationnel. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, des liens étroits se tissent entre les différentes histoires. le lecteur devient spectateur et a l'impression d'assister en direct à l'écriture du scénario et à la réalisation théorique du film par Milo, devenu adulte, et Paul, qui n'hésitent pas à inclure leurs propres commentaires et leurs réflexions sur la mise en scène. Les thèmes abordés comme l'exil, l'intégration, l'exclusion, l'abandon, la solitude, le racisme, la drogue, l'alcool, la violence ou encore l'art, sont nombreux et rendent un tel roman difficile à résumer ! Les chapitres sont rythmés par la capoeira, cette danse tant appréciée par Milo et qui symbolise la résistance, le mélange des cultures et le seul moyen d'expression entre des peuples séparés par la barrière de la langue.

« Danse noire » est un roman d'une grande richesse, à la fois dense et bouleversant, dans lequel les cultures se mêlent et se mélangent, à tel point que l'anglais (avec sa traduction, ouf !) s'invite et s'unit au français sans heurt, malgré sa difficulté de compréhension parfois, due à l'oralité et à l'argot. Nancy Huston nous offre un roman magnifique, original, poignant et envoûtant, qui m'a complètement séduite !
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