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3,25

sur 184 notes
Fidèle à son style, Nancy Huston aborde des thématiques compliquées tels l'exil où les tentacules du passé s'agrippent au présent tel des fantômes.

Féministe dans l'âme, elle effleure la condition de la femme sur plusieurs générations et les conséquences désastreuses de leur manque d'instruction.
Par une suite de chapitres à la chronologie volontairement malmenée, sous le prisme d'une réalisation cinématographique, l'auteure nus conduit avec puissance dans un labyrinthe de miroirs où se reflètent les attirances et les répulsions des identités qui finissent par s'entremêler.

La romancière démontre que la petite Histoire, celle des rebelles irlandais et celles des nationalistes québécois, peuvent creuser la grande Histoire.

Tour à tour poétique et rude, vert et fusant, le style s'enroule comme des lianes autour du lecteur, le ligotant à cette histoire étrangement belle où le travail de souvenirs aide parfois à comprendre les évolutions familiales.


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Une forme de roman toute particulière, Nancy Huston nous offre un scénario, une histoire de famille qu'elle nous invite à visualiser en image et en sons.

Le lit de Milo, un mourant qui, avec son amant cinéaste, revit le film de sa vie. Une grande histoire, avec des décors variés, portant chacun sa part d'émotions et de drames. Des flash-back, des alternances entre les époques dans les différents chapitres, des dialogues aussi, en anglais, mais qu'on imagine en sous-titres français (devenus des notes de bas de page !)

L'Amérique du Sud avec un bébé trouvé parmi les ordures du caniveau, avec le spectacle de la « capoeira », une sorte de danse combat dont la cadence nous suit tout au long du livre.

Le grand-père Neil nous fait découvrir l'Irlande du début du 20e siècle, un pays de poésie avec Joyce et Yeats, mais aussi un pays de troubles sociaux. Pour échapper aux conséquences de la révolte, Neil fuit à Montréal. Un décor de froid, une langue différente, que faire de sa vie ? Amoureux, il épousera une jolie Canadienne française, mais la belle meurt en donnant naissance à son treizième enfant ! Que deviendra la poésie dans sa famille paysanne ? Que faire de la souffrance de l'exil et de la nostalgie du pays ?

Neil fondait beaucoup d'espoirs sur son fils, mais Declan est un rebelle, un vaurien épris d'une jeune Indienne qui vend son corps pour survivre. Amour, sexualité, drogue pour oublier, un décor glauque. Un bébé aussi, qu'on abandonne… Une misère bien peu poétique, des choix qui tissent des chaines de tristes conséquences.

L'enfant c'est Milo, balloté d'une famille à l'autre, maltraité, enfermé dans un noir placard, qui se bâtit une carapace d'indifférence et devient un observateur de son propre destin.

Un roman qui nous entraîne hors des sentiers battus, des chemins pas toujours faciles, mais qui promettent des émotions fortes et des paysages inédits.
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Je tiens tout d'abord a remercier Price Minister qui m'a adressé ce livre a l'occasion des match de la rentrée littéraire 2013. J'avoue être bien embêtée pour la rédaction de cette critique car je n'ai pas aimé le livre (et puisque je dois lui attribuer une note sur 20, je lui donnerai un 8).

Mon choix s'était porté sur ce roman car Nancy Huston est une auteure que je voulais découvrir depuis un moment alors après lecture de Danse Noire, je pense que c'est une bonne auteure mais que c'est juste pas mon style.

L'intrigue de départ est intéressante, Milo est entre la vie et la mort a l'hôpital. Paul, réalisateur de films est a ses cotes et imagine un long métrage retraçant la vie de Milo (et même un peu plus puisque ce roman se situe sur plusieurs générations durant tout le XXe siècle). Jusqu'à la je n'ai absolument rien a dire, car l'histoire en elle-même est intéressante. Mais ce qui m'a dérangé c'est la manière qu'a choisi Nancy Huston pour traiter le sujet et surtout je voudrais souligner trois points qui m'ont vraiment gâché ma lecture :
- Paul, le narrateur, raconte l'histoire a la facon d'un realisateur, il decrit les scènes façon cinéma avec la musique que l'on va y jouer, les décors et les "clap" de fin. J'ai trouvé cela d'une froideur incroyable, sans sentiment.... Pour moi il m'a été impossible de m'attacher aux personnages car il y a en trop. Et avec ce style "cinéma", les scènes (chapitres) s'enchainent sans lien réel.

- Ensuite le vocabulaire choisit est vraiment très (trop!) argotique, familier voir vulgaire. Peut-être que je suis coincée ou vielle fille mais pour moi ça ne passe pas.

- Et enfin trop de dialogue en anglais. Parfois deux pages sont écrites entièrement en dialogue dans la langue de Shakespeare et il faut se référer au bas de pages pour la traduction. Pourquoi ne pas avoir traduit directement? Je ne sais pas mais pour moi c'est un mauvais choix.

J'accorderai quand même un 8/20 car l'auteure a très bien documente son roman et arrive a nous transporter a différentes périodes. Bien sur, j'ai beaucoup apprécié les passages en Irlande puisque c'est aujourd'hui mon pays d'adoption.

La rentrée littéraire 2013 m'avait réservé de belles surprises, notamment avec le superbe roman de Patricia Reznikov, La transcendante publié chez Albin Michel ou encore en jeunesse le pays des contes de Chris Colfer chez Michel Lafon mais avec Danse Noire, je reste sur ma faim. J'en ressors extrêmement déçue.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Comment parler de ce roman , comment le noter ?
Difficile de répondre , mais si je me pose la question de savoir si le livre m'a plu ou non , il y a déjà une ébauche de réponse .
Si j'aime un livre je ne me pose pas de questions .
J'ai failli abandonner plusieurs fois , y suis revenue et j'ai réussi à le terminer , non je suis pas maso , un j'ai adoré Lignes de faille de l'auteur et pensait que ce livre serait également un coup de coeur , deux les thèmes me plaisaient .
Mais l'alternance anglais - français a contribué aussi à me décourager .
Mauvaise pioche dirais je pour l'auteur
L'histoire donc elle aussi compliquée à souhait , l'histoire de Neil , le grand père qui doit quitter l'Irlande , sa famille , son pays , ses amis pour le Québec , choc intense , immense du déracinement , très bien décrit ' comment peux -t-on devenir écrivain ( le rêve de Neil ) dans un pays glacial , Neil qui rencontrera sa future femme qui aurait pu être heureux mais qui n'y arrive pas . Marie Jeanne sa femme l'aime mais ne le comprendra jamais , il y a une incompatibilité profonde entité les deux dont aucun n'est responsable .
Neil ne vivra pas la vie dont il a rêve , il fera un étrange compromis pour ne pas perdre complètement ses racines , il parlera anglais à ses fils , Marie Jeanne parlera français à ses filles .
Treize enfants en tout et aucun dans lequel Neil ne se retrouvera , pire à sa mort ,sa fille aînée brûlera tous ces livres , ah quoi bon , des livres en anglais .
Il y a Décan le septième fils , alcoolique invétéré qui aura un fils Milo avec une jeune indienne prostituée , qui finira droguée .
Milo , l'enfant illégitime , retrouvé par Neil son grand père , ce petit fils qui lui donnera un peu de bonheur , celui auquel il ne s'attend pas , s'attend plus , Milo aime les livres en digne héritier de son grand père .
Milo qui passera ses années d'enfance ballotté d'un foyer à l'autre , qui toute sa vie sera passif pour se protéger de la souffrance , enfant trop sensible qui se réfugie dans son monde intérieur .
Oui dommage pour le style , ce livre aurait pu être un grand chef d'oeuvre .
Mais ceci n'est que mon avis perso , j'ai survolé les autres critiques et d'autres critiques sont plus élogieuses , et je trouve ça très bien que les avis soient différents .
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Milo s'éteint lentement, rongé par un mal incurable. A ses côtés, son ami et amant le réalisateur Paul Schwartz, avec lequel il doit réaliser un film sur sa vie et celle de ses ancêtres. C'est à travers ce projet cinématographique que l'on va découvrir l'histoire, morcelée, de cette famille où se mêlent des cultures et des langues différentes.

On commence tout d'abord avec l'histoire de Neil, en 1910. le grand-père de Milo, alors jeune irlandais issu de la bourgeoisie, est obligé de fuir l'Irlande, ses combats et ses représailles, pour le Canada, où il rêve de devenir un grand écrivain à l'image de ses amis James Joyce et Willie Yeats. On découvre ensuite, en 1951, Awinita, une prostituée indienne, et Declan, le fils de Neil, qui deviendront les parents de Milo. Puis l'on suit l'enfance de Milo, abandonné dès sa naissance et balloté de foyer en foyer durant sa jeunesse avant d'être récupéré par son grand-père et élevé par une tante méchante et sournoise.

Trois récits donc, qui se répondent, se complètent, se suivent et s'entrecroisent, dans ce roman choral générationnel. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue, des liens étroits se tissent entre les différentes histoires. le lecteur devient spectateur et a l'impression d'assister en direct à l'écriture du scénario et à la réalisation théorique du film par Milo, devenu adulte, et Paul, qui n'hésitent pas à inclure leurs propres commentaires et leurs réflexions sur la mise en scène. Les thèmes abordés comme l'exil, l'intégration, l'exclusion, l'abandon, la solitude, le racisme, la drogue, l'alcool, la violence ou encore l'art, sont nombreux et rendent un tel roman difficile à résumer ! Les chapitres sont rythmés par la capoeira, cette danse tant appréciée par Milo et qui symbolise la résistance, le mélange des cultures et le seul moyen d'expression entre des peuples séparés par la barrière de la langue.

« Danse noire » est un roman d'une grande richesse, à la fois dense et bouleversant, dans lequel les cultures se mêlent et se mélangent, à tel point que l'anglais (avec sa traduction, ouf !) s'invite et s'unit au français sans heurt, malgré sa difficulté de compréhension parfois, due à l'oralité et à l'argot. Nancy Huston nous offre un roman magnifique, original, poignant et envoûtant, qui m'a complètement séduite !
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Tu sais, Milo, pour faire un bon film, faut captiver le public pendant les 10 premières minutes. Si pendant ce laps de temps, il rentre dedans, alors après on peut en faire ce qu'on veut. 10 minutes, simplement. Et je rajouterai que c'est pareil pour la littérature.

Tu sais, Milo, t'as eu une sacrée vie. Et si on tournait un film pour raconter cette histoire fabuleuse, TA VIE. Ok, l'hôpital, le lit sur lequel tu passes tes derniers jours, l'occasion de faire le point sur ta vie. Je t'aime Milo. Par quoi, on commence ? Présenter les personnages… On a 5 minutes pour mettre en place les héros et 5 autres pour dessiner toute la trame du scénario. Ensuite, on pourra tirer sur autant de ficelles qu'on voudra. le début est primordial.

Un bébé, posé sur une poubelle derrière une église, emmitouflé dans une vieille couverture. Il crie, il braille, il a faim, il a froid. Voilà la première image qu'on retiendra de ta vie, Milo. le public va d'entrée pleurer de toutes ses larmes. T'es d'accord avec moi, Nancy ? Il faut de l'émotion pure mélangée avec une pointe de torpeur et de dégoût. Tabarnak !

Une seconde image, ton grand-père Neil Kerrigan. Un nom bien irlandais. 1910, par là. Avant la guerre. Non, pendant la guerre, celle contre ces maudits anglais, celle qui déchirera l'Irlande. Neil rêve d'être poète comme ses compatriotes Yeats et Joyce. Il sera comme eux, même talent. Il luttera, combattra, trahira, avant de s'exiler sous la pression familiale. Une chance pour écrire, tu ne peux pas écrire en Irlande, en ce temps-là, regarde Joyce et Yeats, eux aussi sont partis. le peloton d'exécution ou un fond de cale pour traverser l'Atlantique. Ça pue la merde et le vomi, chaleur étouffante, sensation éprouvante. Tabarnak ! Ne pas ménager le public. D'accord Milo ? Nancy, tu me suis aussi ?

Troisième personnage – les gens vont l'adorer – une pute enceinte dans un bar qui boit avec un client avant de monter dans une chambre. Awinita, elle est indienne. TA MERE. Une paumée, une droguée, scènes de fellation et de sodomie. Mais pas trop, Milo. Il ne faut pas se mettre à dos les bien-pensants et risquer une interdiction des moins de 18 ans. Je propose de faire ça dans la pénombre, en contre jour, de suggérer plus que de montrer. du son plutôt que des images. Des cris, de la chaleur humaine et du désespoir à gogo. Avec elle, cette pute indienne et enceinte, le public sera accroché, ça fera un bon film. Tabarnak ! le meilleur film. Quel scénario Nancy !

Retour sur ce bébé, TOI. Trimballé de familles d'accueil en placards, des brimades, des injustices, un viol, des fugues, des émois. Ton grand-père et ses bouquins, ce père absent, cette mère que tu n'as pas connue, le cinéma, moi. TOI + MOI. Tout le monde va pleurer, personne ne pourra rester insensible à ta destinée. Bon allez, Milo, repose-toi. Je ne vais pas raconter ici, tous les malheurs qui composent ta vie. Mais ton histoire, elle fait un bouquin formidable, puissant, du drame, de l'émotion et des paysages, l'Irlande, le Canada, la chambre d'une pute, le ventre de ta mère et toi, Milo sur ton lit avant le dernier souffle. Et je rajouterai en fond sonore cette musique du Brésil qui trotte dans notre tête depuis quelques années, celle de la Capoeira. Milo, et si on appelait ton film « Danse Noire ». Tabarnak !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ce que j'aime et qui me fascine dans les romans de Nancy Huston - et les essais - c'est l'originalité de la trame. L'intrigue n'est jamais linéaire, il y a plusieurs points de vue qui s'emmêlent, donnant une vision cubiste du thème du livre.
Ici, il y a trois parties, qui s'enchaînent systématiquement - 123, 123, 123 etc.
Neil Kerrigan, Irlandais né au début du vingtième siècle, fils de juge , Milo, son petit-fils de sang indien, abandonné par ses parents à Montréal, et Awinita, la mère de Milo, indienne accro à l'héroïne qui se prostitue pour nourrir frères et soeurs vivant dans une réserve canadienne. Trois destins liés les uns aux autres autour du personnage central, Milo, mourant, dont son amant retrace la vie en élaborant avec lui le scénario d'un film biographique.
Nancy Huston ne se contente jamais du plus simple. Angles de vue variés, relations familiales complexes, introspection, et points de vue artistiques sont ses chevaux de bataille.
Ici le regard froid d'une future caméra se confronte à l'amour que porte son amant à Milo, choisissant dans le passé de celui-ci ce qui en a fait l'homme qu'il est, passif, fascinant, plongé dans des moments de noirceur absolue, généreux.
Nancy Huston est tout sauf une écrivaine mièvre et légère, et son intransigeance ainsi que son caractère passionné se lit à chaque page. Je pense que c'est cette intransigeance et cette passion qui me rebute parfois lorsque je reprends la lecture, cette âpreté épuisante qui fait que j'apprécie moins le récit, mais j'ai aimé que ce récit se déroule en Irlande ET au Québec, et cette progression vers un présent de plus en plus proche sur trois périodes différentes. c'est une lecture à tenter, qui ne satisfera pas tout le monde.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Sur une idée originale, retracer la vie d'un homme, Milo, à partir d'un projet de film et de la construction d'un scénario, Nancy Huston raconte l'histoire de deux familles, l'une irlandaise, l'autre canadienne dont Milo est issu. Psychologiquement, c'est fort et l'histoire est intéressante. Mais voilà, Nancy Huston se perd (et nous perd) dans des salmigondis liguistiques (écrit en anglais pour la plupart du temps, on passe son temps à lire la traduction en bas de page) et si le canadien est une langue savoureuse que j'apprécie, il ne suffit pas en lui-même pour faire un bon récit et on a l'impression à plusieurs reprises qu'Huston patauge dans des redites, répétitions et autres redondances qui justement nous font tourner en rond sans faire avancer pour autant le schmilblick comme dirait le regretté Coluche. Dommage car ce livre avait tout pour être un grand livre et l'idée de calquer les temps forts sur ceux de la capoeira (danse afro-brésilienne) était aussi surpenante que bien vue.
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Ce roman rappelle la structure chère à Nancy Huston.
Trois générations, trois vies qui s'entremêlent, et qui, il faut bien le dire, nous emmêlent un peu en début de lecture.
C'est un roman, ou plutôt un film qui se crée dans le roman.
Un film, ou un roman, qui raconte la vie de Milo, et un peu celle de son père, et beaucoup celle de son grand-père.
Milo , scénariste, est maintenant âgé, et se meurt à l'hôpital. A son chevet, son ami, son amour, un réalisateur américain avec lequel il écrit les scènes de sa vie, à garder ou pas, à couper ou pas.
J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. J'y suis arrivée grâce à l'arbre généalogique en début de livre. Mais malgré tout, les sauts incessants dans le temps, les chapitres, présentés comme des scènes qui sont froidement coupées, m'ont empêchée d'adhérer entièrement à l'histoire.
Certes, il y a toujours la belle écriture et la puissance de Nancy Huston, et même si j'émets certaines réserves sur « Danse Noire », ça n'en demeure pas moins une très belle et inventive histoire.
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Ca part un peu dans tous les sens
mais, comme les sens sont diablement sollicités,
j'entre volontiers dans cette danse,
quitte à perdre pied et sens,
tel une transe.
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Inutile de préciser que je suis grande fan de Nancy Huston !... Mais je le fais quand même puisque ma critique était trop courte ! 250 caractères exigés !
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