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Critique de kuroineko


Après la lecture de trois romans de Hwang Sok-yong, j'aborde avec La route de Sampo son travail en tant que nouvelliste. Ce petit recueil contient quatre récits datant des années soixante-dix, soit juste au moment où sa carrière décolle avec le très fort Monsieur Han.

J'ai retrouvé ici son style si net, sans fioriture ni pathos. Les quatre histoires diffusent un parfum amer ou nostalgique. Ils sont empreints d'éléments autobiographiques.

"Herbes folles" parle de la guerre civile entre les deux Corées. le récit est vu au travers des yeux d'un garçonnet qui s'apparente à l'écrivain. Des altercations entre ouvriers aux bombardements et aux fuites des populations, la nouvelle donne à voir ces réalités en restant à hauteur d'enfant.

"Oeils-de-biche" traite de celle du Vietnam, dans laquelle des contingents sud-coréens furent enrôlés. Ici on assiste au retour de ces militaires, désillusionnés ou rendus fous par la guerre et qui ressentent une terrible amertume en touchant au pays natal; plus rien n'est pareil... à commencer par eux.

"Les ambitions d'un champion de ssireum" (lutte traditionnelle coréenne) narre le quotidien d'un jeune Hercule qui doit quitter son village natal et tous ses us et coutumes pour gagner la capitale et tâcher de s'en sortir. D'emblée, le jeune homme reconnaît que, si la ville a dégourdi le paysan qu'il était, il a beaucoup perdu au change. Ce récit très nostalgique évoque les changements sociaux et économiques dans la Corée des années 1970.

Une même ambiance règne dans la dernière nouvelle, qui porte le titre du recueil. Les paysans, ne pouvant plus vivre de leurs terres, vont là où ils trouvent à s'employer comme journalier. Quant aux femmes, les conditions sont tout particulièrement rudes et elles finissent souvent par devoir se vendre pour vivre.

Hwang Sok-yong se fait le peintre littéraire d'un pays en plein bouleversement. Son écriture, ses personnages attachants et si vivants nous rapproche de la Corée. Un auteur absolument formidable dans son naturalisme.
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