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Citations sur La route de Sampo (14)

C’est à cette époque que, en rentrant un jour de l’école, alors que je me trouvais à proximité de la gare, un bombardier m’est passé au dessus de la tête, si bas que j’ai pu voir distinctement le pilote. Pris de court, les passants se sont arrêtés, le nez en l’air. Il y a eu un éclair et toutes les vitres du quartier ont volé en éclats. Puis une colonne de fumée est montée, des bâtiments étaient en flamme. Les gens couraient en rasant les murs. Moi, je suis resté cloué sur place, les yeux fixés sur la gare. Quelqu’un m’a crié : « Fiche le camp d’ici, vite ! Ils bombardent… si tu reste là, tu vas te faire tuer ! » L’avion est revenu. C’était comme si on martelait le sol avec une gigantesque matraque. […]
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Ils prirent la route du bas. Elle devint plus étroite, permettant juste à un char à bœuf de passer, avec d’un côté un ruisseau, de l’autre des champs de cailloux. Une épaisse couche de neige recouvrait déjà le chemin. Derrière eux, leurs empreintes les poursuivaient obstinément.
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Le grand Ilbong a compris, alors, qu’il n’échapperait pas à la fatalité du bain public. C’était son destin de récurer la crasse des gens, le nez sur leurs grosses cuisses. Allez, frotte ! frotte d’une main, et de l’autre range les couilles de côté, frotte en les contournant, en les maintenant, en les protégeant, frotte, frotte, sseussak, sseussak, ssakssakssak. Vois partir la crasse épaisse et puante, vois-la filer par les égouts, couvrir les routes, submerger la ville, entrer dans les bars, les immeubles, les bureaux des fonctionnaires, les salles de rédaction des journaux, les écoles, s’étaler sur les livres, sur les cahiers, couler entre les jambes des femmes, sur les yeux des enfants, couvrir les lits, tuer les premiers sourires des nouveau-nés, s’infiltrer jusque dans les poumons d’Ilbong…
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Le calme a repris ses droits dans la rue, devant le bar ; badauds et clients se sont dispersés et, le silence revenu, je me suis retrouvé seul. Il n’était même pas dix heures, et, si je retournais au port, c’est un wagon vide et obscur que je retrouverais. J’ai pris le parti de traîner en ville. J’ai marché d’un pas lourd et sonore. […] Je me sentais extrêmement seul, comme si la rue entière me rejetait. En réalité, c’est moi qui refusais de toute mon énergie l’image que j’avais de moi.
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On a décidé d'abandonner le cinéma pour garder nos nuits d'amour pour nous seuls, dans la dignité. Ces corps qu'on avait vendus aux regards des autres, on les a repris. Quand je me pinçais, c 'est ma chair à moi désormais qui avait mal, quand je la caressais, c'est sa chair à elle qui frémissait. On était tout entier l'un à l'autre et d'une sincérité totale. Mais les coeurs, ça ne se possède pas...Le destin ne nous a pas laissés tranquilles...
Pages 96.97 "les ambitions d'un champion de ssireum"
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Longtemps j'avais cru que l'honneur d'un soldat était de se battre au péril de sa vie pour les valeurs que l'État avait choisi de défendre. Pourtant, je n'éprouvais aucune fierté à retrouver ma patrie. Et voici même que j'étais pris de l'envie de m'interroger sur la réalité de ces prétendues valeurs.

Oeils-de-biche
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L'officine était tenue par une pharmacienne, et, pour moi qui n'avais vu, pendant tous ces derniers mois, que des soldats en tenue de camouflage, elle me paraissait d'une beauté irrésistible.

Oeils-de-biche
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Vous savez, lui a calmement expliqué le musclé, dans les bars à proximité du port, les bons clients, c’est les étrangers. Ils sont sensibles sur la question de la race. Ils aiment pas trop les Asiatiques. Dès qu’un coréen pointe le nez, ils fichent le camp ailleurs. Et nous, on reste sur le carreau.
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Un jour au retour d’une expédition, je m’étais mis à trembler comme une feuille. Je m’étais tapi dans un coin et bouché les oreilles. Les autres essayaient de me faire parler, mais je n’arrivais pas à sortir un mot. Pendant trois jours, je n’avais pas pu mettre le nez dehors. J’avais peur de tout, je doutais même de la solidité de la terre sous mes pieds...
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Taegeum m’emmenait souvent dans des lieux extraordinaires. Assis sur ses genoux, j’ai vu pour la première fois de ma vie un chaman danser autour d’un sabre, la pointe dressée vers le ciel.
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