La plus petite ville de la Belgique, au moyen âge, se vantait de posséder son serment des nobles frères de l'arbalète. Chaque année la confrérie donnait un tir, proclamait son roi, son chef-homme, ses doyens. Chacune avait sa chapelle brillamment décorée, et ce fut pour les arbalétriers d'Anvers que Rubens peignit son chef-d'oeuvre, la Descente de croix. A Bruxelles, le tireur trois fois proclamé roi devait léguer à Notre-Dame du Sablon sa meilleure arbalète et son uniforme. Les archers, placés sous le patronage de saint Sébastien, étaient plus anciens que les arbalétriers. Ils se servaient de l'arc et du goedendag, et à partir du XVIe siècle ils s'exercèrent au maniement de l'arquebuse. Ils fournirent de nombreux soldats aux armées de Charles-Quint. Ce fut cependant ce prince ingrat qui dépouilla les confréries militaires d'une partie de leurs privilèges et les réduisit peu à peu au rôle de sociétés d'agrément.
La Ceure est de 1229 et contient de remarquables édits pour la protection des personnes et des biens. La règle dominante est celle qui interdit à tout individu de se faire justice à lui-même. En cas de contestation, ce sont les échevins qui prononcent. Sous l'égide d'une législation qu'on pourrait appeler fraternelle jusque dans sa barbarie, la prospérité s'accrut rapidement. La population industrieuse s'aggloméra surtout dans le bas, à partir du Grand-Marché, tandis que l'élément aristocratique se portait vers le haut.
C'est un orfèvre de Bruxelles, Jean Jacobs, qui, étant allé s'établir à Bologne pour y exercer sa profession, s'y enrichit à ce point que sa fortune suffit pour fonder le collège belge, qu'il dédia à la Sainte Trinité.