Conférence de l'oulipoLa joyeuse équipe de l'Ouvroir de littérature potentielle se produit tous les mois à la BnF. Marcel Benabou, Jacques Jouet, Hervé le Tellier, Clémentine Mélois et leurs acolytes y font résonner en public lectures et créations originales.Après 18 ans de lectures publiques jubilatoires à la BnF, l'équipe de l'Oulipo part voguer vers de nouveaux horizons.Séance enregistrée le 12 décembre 2023 à la BnF I François-Mitterrand.
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Le glissement de terrain qui venait d’emporter la bibliothèque avait ainsi entraîné la chute de tous mes livres. Ils gisaient dans la pièce, certains béant dans une position pas naturelle. Des pages cornées étaient à craindre, peut-être même pire. Le mur, construit dans ce qui ressemblait à de la bouse de vache mélangée à des cailloux, n’était pas à même de supporter le poids de toute cette littérature. Tout s’est écroulé, tout s’est mélangé, bouts de mur en bouse de vache, planches, équerres, livres, comme une coulée de lave ou de boue, dans un fracassant nuage de poussière. Le Grand Effondrement aurait pu me coûter la vie. C’eût été une belle mort, comme Molière ou comme Dalida qui voulait mourir sur scène. J’ai survécu, tant pis.
Yaourts 0%
Yaourts pour mon AMOUR
Whiskas pour nos puces
Litière
Pains au chocolat
Pain de son
Steaks hachés minimum 6
Escalopes
Jambon
Thon
Pommes pas chères pour compote
sinon compote en boîte sans sucre
Pommes de terre
Poisson surgelé
Petit pot crème fraîche
Citrons (2 ou 3)
Jus pamplemousse
En exergue
Que d'autres se vantent des pages qu'ils ont écrites; moi je suis fier de celles que j'ai lues ---[Jorge Luis Borges ]
Je n'aimerais pas être marin mais je ne connais pas de plus grand plaisir que celui de lire des histoires d'aventures maritimes, à l'abri et au sec sur la terre ferme, tandis qu'au-dehors la tempête- c'est-à-dire l'infini- fait rage inutilement. (p. 43)
C'est ainsi que la poésie est devenue ma méthadone. (...)
Dans le désordre, au hasard des découvertes, sans professeur, sans consigne et sans analyse de texte, j'ai lu et aimé ces textes pour ce qu'ils offraient, chacun pour une raison différente, sans me demander pourquoi, sans toujours les comprendre, sans savoir ce qu'était la poésie, sans savoir ce qu'était l'art, juste pour le plaisir de lire les mots comme on prendrait son goûter. Découvrant, ravie, émerveillée, qu'il existait d'autres émotions de lecture que celles que suscite la seule narration. (p. 112)
Lire les notes de la Pleïade avec ma loupe me donne le sentiment flatteur d'être un vieil intellectuel absorbé dans des recherches de première importance. (p. 75)
J'aime les listes, les inventaires, les énumérations, Hulul, Georges Perec et Sei Shônagon. Sans doute, grâce à eux, ai-je le sentiment illusoire que le monde est mieux rangé. (p. 189)
Monsieur le directeur, écoutez-moi. Vous êtes sur le point de commettre une grave erreur. J’ai ici un document qui prouve que nous nous sommes trompés sur toute la ligne. Le Gantelet d’Infinité a beau posséder la gemme du temps, il ne peut pas être plus fort que l’anéantisseur ultime. Pour la bonne et simple raison que l’anéantisseur ultime a une action sur l’ensemble du multivers. […] En consultant la Database, j’ai aussi découvert que le Cube Cosmique était à même d’anéantir l’existence des Doyens de l’Univers alors qu’ils sont immortels. Il faut revoir tout le planning opérationnel et nous préparer au combat. Ces gredins de la compta vont voir de quel bois on se chauffe.
Au commencement de chaque nouvelle lecture, il me faut un temps d'imprégnation. C'est comme de se baigner dans l'océan Atlantique : il paraît qu'il faut d'abord se mouiller la nuque. Les premières lignes y sont pour beaucoup. C'est une façon de prendre la température de l'eau du bout du pied ou parfois une vague entière en pleine figure (de cet océan qui monte, nous dit-on, à la vitesse d'une cheval au galop).(p11)
Qu'est-ce que la couverture d'un livre dont le titre est le nom? Son portrait.