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Critique de Eroblin


Sans la collectivisation des terres imposée par Staline, sans sa décision de déporter des milliers de paysans considérés comme des koulaks c'est-à-dire de riches fermiers (du moins aux yeux de Staline et du parti), Zouleikha n'aurait jamais quitté le Tatarstan ni même la maison de son mari où elle vit comme une esclave à trimer toute la journée et à subir les ordres de sa belle -mère, une affreuse babouchka. Mais la dékoulakisation est lancée, son mari est tué devant ses yeux et Zouleikha, sans comprendre vraiment ce qui lui arrive, est déportée vers la Sibérie. le convoi qui l'emmène dans ce long périple est dirigé par un officier/ membre du parti Ignatov qui cherche à de nombreuses reprises à laisser son fardeau quelque part pour retourner chez lui. Ce qu'Ignatov ne comprend que tardivement c'est que lui-même n'est plus en odeur de sainteté et ce voyage vers la Sibérie lui permet de rester en vie, car, pendant ce temps, on ne s'occupe pas de son cas. Il leur faut des mois pour atteindre un lieu vide de toute vie près de la rivière Angara. du long convoi, il ne reste qu'une poignée de survivants dont très peu sont habitués à une vie rude, sous le commandement d'Ignatov, qui leur impose de scier du bois avec des scies émoussées et de se nourrir de ce que la nature veut bien donner. Dans ce contexte, Zouleikha qui a survécu au voyage et à la naissance de son fils, s'avère parfaitement adaptée à cet environnement sauvage. Elle obtient même la possibilité de pouvoir chasser, ce qu'elle fait régulièrement après ses heures de travail. Ces survivants vont bâtir peu à peu une ville tout en étant toujours considérés comme des criminels par un parti communiste uniquement représenté par Ignatov et un certain Kouznets qui vient régulièrement vérifier que les prisonniers contribuent à couper du bois pour la gloire de l'URSS. « Zouleikha ouvre les yeux » est un roman magnifique qui rend hommage à tous ceux et celles qui ont été broyés par le totalitarisme stalinien. C'est le roman d'une femme ballotée par le destin, qui s'effondre parfois mais toujours se relève. Une découverte pour moi.

Challenge Pavés 2023
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