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Critique de 5Arabella


Créée à Oslo en 1888, la pièce est donnée en France dès 1892 ; elle est publiée en 1890. Précédée du Canard sauvage et Rosmersholm, suivie d'Hedda Gabler, c'est une pièce qui appartient à la période de la maturité de l'auteur, celle où il a produit les pièces parmi les plus connues.

Une femme, Ellida est le personnage principal. Elle a épousé un homme plus âgé, Wangel, veuf et père de deux grandes filles nées de son premier mariage. Elle a perdu un enfant quelques mois après la naissance, et les relations paraissent tendues dans la famille. Wangel vient de faire venir Arnholm, un ancien professeur de ses filles ; il soupçonne qu'Ellida est lui ont vécu une histoire d'amour avant qu'il l'épouse. Mais Ellida, si elle a bien été amoureuse, ce n'est pas d'Arnholm, mais d'un mystérieux marin, à qui elle a promis sa foi, et qui revient juste à ce moment lui rappeler sa promesse.

C'est une pièce assez étrange, qui joue sur deux tableaux à la fois. Il y a un aspect très réaliste, qui pointe en particulier la condition subordonnée et pour tout dire assez désespérante des femmes, qui n'ont pour tout horizon que le mariage et la dépendance, ou alors la misère et la solitude. Ellida en a été victime, en épousant Wangel sans l'aimer, et une des filles se trouve dans la même situation. Mais la pièce a aussi une dimension symbolique, la marin n'étant pas vraiment un personnage, mais un mythe ou un symbole. Comme la mer, d'où il surgit à l'improviste, dans les circonstances les plus dramatiques. Il est celui qui échappe au quotidien banal, qui permet d'entrapercevoir d'autres possibles, même s'il représente aussi le danger, la mort, la destruction. Il fascine et fait peur.

C'est encore une très belle pièce, très riche, pas simplificatrice, et qui garde une réelle actualité, même si certains détails sont forcément un peu datés. Les personnages sont tous très bien dessinés, avec une vraie complexité.
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