Une maison de poupée

En choisissant de lire Ibsen, je savais que je devais m'attendre à un drame. "Une Maison de Poupée" (écrit en 1879) peut être perçu comme tel, ou pas. En effet, dans sa conclusion, la pièce est très actuelle, très féministe et peut être entendue comme un message positif. Malgré tout (est-ce parce que la pièce est écrite par un homme ? ou est-ce dû à l'époque à laquelle la pièce est écrite ?) j'ai trouvé que le sujet aurait pu être traité plus subtilement. Ici, le couperet tombe d'un coup, pas de pardon, pas d'atermoiements, pas de déchirements (entre autres vis-à-vis des enfants). Comme si, en se découvrant femme, et non plus "poupée" de son mari, Nora, l'héroïne, en perdait son coeur et que sa décision n'était plus qu'une action rationnelle, une conséquence logique, inévitable, évidente, résultant de sa toute nouvelle prise de conscience.

Sinon, de bout en bout, les dialogues sont bien menés, l'intrigue habilement construite. Je suis contente d'avoir lu ce livre.

Ibsen dira à cette époque : « une femme ne peut pas être elle-même dans la société contemporaine, c'est une société d'hommes avec des lois écrites par les hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d'un point de vue masculin ».