Pièce extraite de Peer Gynt, interprétée par l'Ensemble Agora.
Oeuvre composée en 1875 pour accompagner une pièce du dramaturge norvégien Ibsen.
A retrouver dans le livre-disque Les plus belles berceuses classiques édité chez Didier Jeunesse et sur les plateformes de streaming : https://idol-io.link/BerceusesClassiques
Illustrations : Elodie Nouhen
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Un mot méchant peut agir sur vous comme une épingle qui vous égratignerait le poumon.
UN ENNEMI DU PEUPLE, Acte V.
PETRA : Il y a tant de mensonges, à la maison comme à l'école. Ici, il faut se taire et là-bas nous devons mentir aux enfants qui nous écoutent.
HORSTER : Mentir, dites-vous ?
PETRA : Croyez-vous donc qu'on ne nous oblige pas à leur enseigner une quantité de choses auxquelles nous ne croyons pas nous-mêmes ?
BILLING : Oui, ce n'est que trop vrai.
PETRA : Si j'en avais seulement les moyens, je fonderais une école où les choses se passeraient autrement !
Acte I.
RITA : À qui pensais-tu donc ?
ALLMERS : Je ne pensais pas. Je marchais, côtoyant les abîmes, et je goûtais la douceur et la paix que donne la sensation de la mort.
Acte III.
Vaisseaux brûlés
IL TOURNA les proues
de ses vaisseaux à l'opposé du Nord,
cherchant la trace enjouée
de dieux plus souriants.
Les fanaux du pays de la neige
s'éteignirent dans la mer;
les faunes des rivages ensoleillés
apaisèrent ses désirs.
Il brûla ses vaisseaux; -
une traînée de fumée bleuâtre,
semblable à un pont,
s'envola vers le nord. -
Vers les chaumières du pays de la neige,
parti des bosquets de rivages ensoleillés,
un cavalier se dirige
chaque nuit.
Un printemps de la vie (1858).
I.
Je veux aller dehors, au sein de la nature,
dans le printemps joyeux, étincelant ;
ma poitrine se gonfle, je brise ma cage,
j'ai des ailes et du courage pour une lutte !
J'ai du courage pour une lutte contre les maux de la
terre ;
assez longtemps ils m'ont mis dans les fers ;
maintenant je veux jouir, maintenant je veux rire
parmi la troupe ailée du printemps !
Mon haleine a posé d'élégiaques cristaux
sur le verre glacé des vitres closes ;
vint un rayon cordial du lumineux royaume,
et la splendeur humide a disparu.
Mon âme est une nef aux voiles déployées,
j'ai l'ardeur de la jeunesse et je suis libre :
maintenant ma voix monte vers les hauteurs,
ma nef vous laissera tous en arrière !
Donc par dessus bord le lest de la raison !
Toutes voiles dehors !
Peut-être mon esquif coulera-t-il à fond ;
mais je vous aurai dépassés !
BILLING : Mais alors, vous ne prenez pas part aux élections municipales.
HORSTER : Il y aura donc de nouvelles élections ?
BILLING : Vous ne le saviez pas ?
HORSTER : Non. Je ne me mêle pas de ces affaires.
BILLING : Vous n'êtes pourtant pas indifférent à la chose publique ?
HORSTER : Ma foi, je ne m'y entends guère.
BILLING : Peu importe. On doit du moins prendre part aux votes.
HORSTER : Même ceux qui n'y comprennent rien ?
BILLING : Qui n'y comprennent rien ? Que voulez-vous dire ? La société est comme un navire. Tout le monde doit être à la barre.
HORSTER : Peut-être en va-t-il ainsi sur la terre ferme. En mer, cela ne réussirait guère.
Acte I.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Publiez seulement mon article et je saurai le défendre.
HOVSTAD : Je ne le publierai pas. Je ne peux pas, je ne veux pas et je n'ose pas le publier.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Vous n'osez pas ? Quel est ce propos ? N'êtes-vous pas directeur ? Et ce sont les directeurs, si je ne me trompe, qui dirigent les journaux !
ASLAKSEN : Non, monsieur le docteur, ce sont les abonnés.
LE JUGE : Heureusement.
ASLAKSEN : C'est l'opinion publique, c'est le public éclairé, les propriétaires immobiliers et autres, ce sont eux qui dirigent les journaux.
Acte III.
ASLAKSEN : Je suis un homme tranquille et pacifique qui aime la modération réfléchie et… et la réflexion modérée. Tous ceux qui me connaissent peuvent l'attester. […] Je suis partisan du gouvernement du peuple par le peuple, pourvu que cela ne coûte pas trop cher aux contribuables.
Acte IV.
LE JUGE : Comme employé, tu n'es pas libre d'avoir une conviction personnelle.
LE DOCTEUR STOCKMANN (stupéfait.) : Je ne suis pas libre de… ?
LE JUGE : Comme employé, dis-je. Oh ! comme homme privé, tu peux penser ce qui te plaît. Mais, comme employé de l'établissement, tu n'as pas le droit d'exprimer une conviction qui ne soit pas d'accord avec celle de tes supérieurs.
Acte II.
RUBEK : Non, te dis-je, ce ne sont pas de vrais portraits.
MAJA : Qu'est-ce donc ?
RUBEK : Il y a dans ces bustes et derrière ces bustes quelque chose de suspect… quelque chose qui s'y dérobe, qui s'y cache sournoisement, et que les hommes ne peuvent distinguer.
MAJA : Vraiment ?
RUBEK : Je suis seul à le voir. Et je m'en amuse en secret. Extérieurement, on y remarque cette « ressemblance frappante » dont les gens s'ébahissent, s'émerveillent… Mais là, bien au fond, se dissimule tantôt une brave et honnête moue de cheval, tantôt le mufle d'un âne entêté, ou une tête de chien au front plat, aux oreilles pendantes, ou bien encore un groin de porc bouffi, parfois aussi l'image d'un taureau stupide et brutal.
MAJA : En un mot, tous nos bons animaux domestiques.
RUBEK : Oui, Maja, rien que nos bons animaux domestiques… ceux que les hommes ont défigurés et qui les ont défigurés à leur tour.
Acte I.