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Critique de Stelphique


▪️Chronique▪️


« Entre un homme désespéré et un cadavre, il n'y a parfois qu'une poignée de dollars. »

Nous ne sommes jamais prêts au malheur. Personne ne peut prévoir les coups durs de la vie, mais plus encore, nos réactions quand il s'abat sur nous. Mario est un de ceux-là. Un de ceux, qui d'un coup, se retrouve dans une situation si désespérante que l'enchaînement de ses actions, devient sa propre descente aux enfers. Bien sûr que l'origine, le contexte social et politique, l'état de faiblesse peut engendrer une suite d'événements indépendants de toute volonté. Mais quand on se voit perdre son enfant, d'une maladie rare, comment on encaisse cette douleur incommensurable? Et comment on y fait face? Ce père de famille perd tout, sous un coup du sort. Mais en grattant un peu, peut-être pas tant, par hasard…Et c'est là, que le sang vient à parler, à bouillir, à vouloir s'exprimer, à vouloir se venger. le sang appelle le sang. Et souvent le sang et l'argent aime bien à parler ensemble…L'engrenage était inévitable. Mais en même temps, qui ne tenterait pas tout, tout jusqu'au pire, pour sauver son enfant, sa famille, sa raison de vivre? Tout, même à accepter, le Diable sur l'épaule…

« Le truc, avec la pauvreté, c'est qu'elle se fiche de la géographie. »

Effectivement, je ne pense pas que ça joue des masses dans ce phénomène. Et pourtant, dans les livres de Gabino Iglesias, un certain point géographique revient encore et encore: la frontière americano-mexicaine. Chaque roman nous emmène sur ces terres empreintes d'histoires, de fantômes, de violences, de clivages, de folklores, de magies, de passages. Je suis toujours impatiente d'aller dans ses polars, parce qu'il a une plume brillante et engagée. Tout est fictif, et je sens que tout y est vrai. La cruauté humaine n'a pas de limites, et ça, je pense que l'auteur arrive à mettre cette vérité effroyable dans ces romans noirs bouleversants avec une grande lucidité, tout en y mettant, un morceau de son coeur en miettes, comme si, cette vérité le brisait de l'intérieur. Je crois, sincèrement, qu'il se soucie des pauvres gens qui errent sur ce bout de terre. Que ça le hante. Peut-être que c'est la Santa Muerte ou La Huesuda qui lui parle tout bas. Toujours est-il qu'avec Mario, il explore la trajectoire d'un homme lancé contre les mâchoires féroces des cartels de Juárez. C'est d'une violence inouïe. Mais jusqu'à la fin, nous sommes sensibles à son chagrin, à son désespoir, à ses failles…

« Quand les coïncidences commencent à s'accumuler, c'est en général qu'il ne s'agit pas de coïncidences. »

Donc, voilà. Trois romans, trois fois que j'en reviens, époustouflée. Il n'y a donc plus de coïncidences: je suis réellement convaincue que c'est un de mes auteurs favoris. Toutes ces influences d'origine syncrétique me charme comme jamais, et cette sensibilité qu'il a dans ses mots, me touche en plein coeur. Je vous invite donc à découvrir très vite le Diable sur mon épaule, non seulement parce que c'est mon coup de coeur mais parce qu'il risque de vous hanter longtemps…Et que si La Huesuda plane près de vous, alors vous saurez peut-être la valeur d'une vie…

« Je fus surpris en franchissant la porte de découvrir que le monde était encore là. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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