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Citations sur Ça va aller, tu vas voir (16)

C'est bizarre comment les choses arrivent quelquefois. On grandit on vit des situations on lit des livres on voit des gens des lieux et on arrive à un âge où on croit, où on est sûr que la vie n'est faite que de hasard, que notre vie à nous et la vie de chaque être humain est un petit univers inversé où tout se balade à l'aveuglette sans but, un univers sans dieu, sans loi, sans but - un chaos. Puis quelque chose se passe et notre croyance est ébranlée alors on se demande si on ne se serait pas trompé, peut-être qu'il y a quelque chose après tout qui donne un sens au chaos, une corde peut-être qui relie toutes les choses de notre vie, une corde cachée qui attache ensemble tous les éléments de ta vie aux vies des autres. Et tu es terrifié. Terrifié parce que si c'est vraiment terrifiant de vivre dans le chaos c'est deux fois plus terrifiant de savoir qu'on ne vit pas dans le chaos mais dans un monde avec des lois et des règles mais qu'on ne les connaîtra jamais, qu'on est incapable de les apprendre - on aura beau chercher, on ne pourra jamais la trouver cette fine corde cachée, s'y accrocher pour s'en sortir, pour savoir où elle commence où elle finit.
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Un trouble bizarre me prend ce soir tandis que j'entends tout non par les oreilles mais par le coeur. Et je me dis que peut-être c'est mauvais signe, peut-être que je commence à perdre le contrôle et je m'inquiète et j'ai peur car tout le monde le dit, les riches comme les pauvres, aujourd'hui pour s'en tirer il faut avoir le coeur plus sourd que les oreilles. Riches et pauvres ils disent tous la même chose.
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On parle on parle et plus on parle plus je comprends que ce qui nous lie c'est la peur et la haine. Comment on en est venus là ? D'où vient toute cette haine et toute cette peur dis-moi ? Et plus le temps passe plus ça s'aggrave. Moi aussi certains jours je vois des trucs et ça me donne envie de tuer. Je vous jure. J'en ai bavé sur les bateaux drôlement bavé et jamais ça ne m'avait pris. Jamais. Mais maintenant c'est plus fort que moi. J'étouffe, comment dire autrement ? J'étouffe.
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Mais c'est bizarre. La force de la haine. Des fois je me dis que la haine c'est comme l'air que nous respirons ici dans les villes. Elle te tue tout doucement mais sans elle tu ne peux pas vivre.
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Le nuage grandit encore et nous cache la mer.
Un faux sapin dégringole du balcon d’en face et tombe en tournoyant sans bruit dans le vide. Je crois que c’est la chose la plus terrifiante que j’aie vue de ma vie.
Mais non, dis-je. Le plus terrifiant, c’est le travail. C’est attendre la paie tous les 15 et les 30 du mois. Diviser ta vie en tranches de quinze jours. Savoir que si ça les fait bander, les patrons, de ne pas te payer une fois ou deux ou dix tu ne peux rien y faire. Ta vie entière est entre leurs mains. Diviser ta vie en tranches de quinze jours. C’est ça le plus terrifiant.
Je rentre, dit Lèna. Je ne supporte pas quand tu parles comme ça. Je ne veux pas voir ça. Allons viens je te dis.
Mais nous n’allons nulle part. Nos verres à la main nous restons silencieux à regarder la pluie qui approche venue du couchant. Nous regardons le rideau de pluie noir qui se referme lentement sans bruit et qui lentement sans bruit engloutit les formes les couleurs et la rumeur du couchant.
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Tàkis travaille ici comme serveur le soir de cinq heures à minuit ou une heure ou point d’heure. Le matin il travaille à la mairie en CDI. Il a deux boulots parce qu’il a deux enfants. Sa femme Vàsso est morte quarante-neuf jours plus tôt. Elle était en voiture à Fàliro quand elle a eu un infarctus et un passant l’a emmenée au Metropolitan – elle était encore vivante elle luttait ne cédait pas – mais là un problème s’est posé car on a refusé de la prendre en charge si l’homme ne payait pas son admission une histoire comme ça et le type a protesté naturellement – il ne la connaissait pas il passait par là quelle chose absurde on lui demandait là – et tandis que les pourparlers traînaient Vàsso est morte là dans le couloir de l’hosto entre des inconnus, loin de Tàkis et de ses enfants et Tàkis dit que s’il était un homme un vrai s’il avait deux sous de dignité il aurait dû le même jour entrer dans l’hosto avec deux grenades et faire sauter tout le bordel et ses habitants, médecins infirmières directeurs, tous ces guignols et quelques autres encore. S’il était un homme un vrai s’il avait le sens de l’honneur s’il n’avait pas deux enfants et des prêts à rembourser et son appartement sous hypothèque. (« Moustache au charbon »)
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