Les meurtres les plus simples étaient les plus dramatiques.
J'ai souvent remarqué que, dans ces sortes d'ouvrages, l'auteur tire d'un fait donné, une interprétation unique, et qui, bien entendu, est la bonne. Seul le détective intelligent et chéri de l'auteur est capable de trouver quelque chose, et ce qu'il trouve est toujours juste.
Ne pas perdre son temps en inutilités ; assener au lecteur les vérités et contre-vérités qu’il doit croire, et il les croira. Vous avez admirablement saisi la technique du roman policier. Pourquoi n’essayez-vous pas d’en écrire ? Cela rapporte gros vous savez.
Le hasard, la chance résolvent souvent bien des énigmes.
Le poison des chocolats n’était pas de l’acide prussique, mais du nitrobenzène, ce qui s’en rapproche beaucoup. Ceux d’entre vous qui connaissent la chimie sauront mieux que moi ce qu’est cette substance ; je sais toutefois qu’elle est employée par beaucoup de confiseurs, moins qu’autrefois cependant, pour donner aux bonbons un goût d’amandes. Mais ce sont les fabriques de couleurs d’aniline qui s’en servent le plus.
Sur la base du rapport du chimiste, Scotland Yard fut persuadé qu’il s’agissait bien d’un empoisonnement accidentel, puisque le poison trouvé était d’un usage courant dans la fabrication des chocolats. La fabrique avait dû employer de la nitrobenzine en trop forte dose.
On n’entrait pas facilement dans le club ; il fallait faire preuve de qualités hors du commun. Les membres devaient avoir à la fois l’esprit de déduction, des aptitudes psychologiques et la connaissance approfondie de toutes les causes célèbres. En outre, le candidat devait posséder des qualités éminemment constructives. Il y avait une sorte d’examen d’entrée, un questionnaire sur un certain nombre de sujets choisis par les membres du club.
Roger Sheringham, qui présidait la table, but un peu de cognac et se carra dans son fauteuil
Très peu de gens savent que le nitrobenzène est un poison. Les spécialistes eux-mêmes l’ignorent parfois. On l’utilise beaucoup dans le commerce ; c’est un résolutif général. On s’en sert surtout pour les teintures à l’aniline. Mais on l’emploie beaucoup aussi en confiserie, en parfumerie, et pour des quantités d’autres choses. Ce qu’il y a de très important, c’est que l’on peut très facilement s’en procurer. Le nitrobenzène est très facile à fabriquer soi-même. Un écolier saurait le faire. Il suffit de mélanger du benzène et de l’acide nitrique pour en obtenir.
Elle était si gentille. Un peu avare, peut-être, étant donné sa fortune, mais cela n’est rien. Naturellement, je sais qu’elle plaisantait, qu’elle faisait marcher son mari avec ce pari, mais je la prenais toujours pour une femme si sérieuse… Je veux dire la plupart des gens ne parlent pas tout le temps d’honneur, de vérité, de droiture. Cela va sans dire. Mais Jane s’en gargarisait. Elle disait toujours qu’il ne fallait pas faire telle chose parce que ce n’était pas bien, qu’il fallait toujours jouer le jeu. Eh bien, elle a été punie, la pauvre, pour n’avoir pas joué le jeu. Cela prouve la vérité du vieux dicton.
— Quel vieux dicton ? demanda Sheringham, submergé par ce flot de paroles.
— Mais l’eau profonde, vous savez ! l’eau qui dort ! Jane avait des profondeurs insoupçonnées.
C’était une délicieuse petite femme, jeune, riche, et veuve. Elle avait un grand faible pour lui. Elle lui faisait même une cour assidue, mais elle parlait trop, et Sheringham avait horreur des femmes bavardes.