Tu connais le conseil d'Épitecte : " De la fumée dans la maison ? S'il n'y en a pas trop, je reste. S'il y en a trop, je sors..."
(...) il n'y a rien à craindre des dieux (entre nous, ils ne s'occupent de rien) et rien non plus à redouter dans la mort. Le bien est atteignable, le mal est souvent supportable. Et quand il ne l'est plus, il est en notre pouvoir de l'abréger en disparaissant avec lui.
Que de malheurs la religion a-t-elle engendrés! Ce qui me stupéfie, c'est qu'à vos siècles où vous savez tant de choses, vous n'avez pas encore, semble-t-il, su brider ces délires qui s'échappent de nos pensées comme chevaux emballés.
Le cul, dirait-on, grandit désormais plus vite que le cerveau. Nos savants nous disent que dans l'histoire de l'homme, il y a « décalage constant entre les progrès de l'anatomie et ceux de l'intelligence ».
Tel qui s'est vu languir dans un lit douloureux au milieu de sa famille a plus souffert que celui qu'un instant fatal a privé de la vie.
On peut encore y déchiffrer cette épitaphe : « Jadis je n'étais pas; puis je fus et je m'en souviens; désormais je ne suis plus et je n'en ai cure ».
(...) notre ère n'offre point de refuge où échafauder une quelconque sagesse. Les découvertes de tout acabit les entraînent dans une précipitation insensée, laquelle décourage à elle seule toute vision d'altitude, toute réflexion populaire.
(...) en nous désabusant, la science nous assombrit. Depuis que le ciel n'appartient plus ni aux dieux de l'Olympe ni au père du Christ mais à nos astronautes, depuis que les mystères reculent, notre imagination s'étiole et la poésie agonise.
Tout paraît chez vous dirigé vers le seul negotium, vers la conquête de biens nou-veaux, vers la possession de tout, et de tous, et très peu vers le souci de vous con-naître pour maîtriser, s’il se peut, la conduite de vos vies… De votre vie, vous sem-blez être des visiteurs hagards et pressés.