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Critique de Eve-Yeshe


Bienvenue dans les années 80 ! tout commence en douceur avec la rencontre d'Aldo et Odile, sur un court de tennis. Aldo, dont la carrière de futur champion de tennis est partie en fumée, s'est transformé en gigolo qui profite de son statut de « prof » pour draguer tout ce qui bouge, et peut lui rapporter quelque chose.

Odile, la cinquantaine triste et solitaire, qui s'ennuie dans sa grande maison, et l'aisance sans limites dans laquelle elle vit, va lui tenter de combler ses besoins d'argent, le couvrir de cadeaux, de bons restaurants, bref l'entretenir. Mais, elle pense amour, alors qu'il veut aller jouer dans la cour des grands, des riches de la société genevoise.

Elle propose à son époux de confier à Aldo le transport des valises de fric entre la France et la Suisse, argent sale bien sûr, mais l'argent n'a pas d'odeur c'est connu.

Svetlana, jeune fondée de pouvoir dans une banque qui participe à l'évasion fiscale, qui a quitté sa Tchécoslovaquie natale pour réussir à l'Ouest (l'URSS existe encore, même si le bateau tangue sérieusement) a, elle-aussi, les dents longues, alors entre Aldo et elle, naît une histoire d'amour improbable, et le désir de « monter un coup » pour faire partie eux-aussi de la cour des grands.

Ce roman, qui démarre en douceur, sous fond d'histoire d'amour, va progressivement évoluer vers le mode thriller, car tous les coups sont permis, dans ce milieu dominé par l'argent, le pouvoir que celui-ci procure, et où l'honnêteté a depuis longtemps disparu. On rencontre des mafieux de tous ordres qui n'en ont jamais assez, les magouilles en tous genres, les soirées où l'on met à disposition des prostituées venant de l'Est, des petits malfrats qui pèsent peu à côté des gros bonnets.

Les banques et leurs méthodes peu orthodoxes en prennent pour leur grade, notamment UBS. « Je n'ai qu'un ennemi, le monde de la finance » clamait, non sans conviction, un candidat devenu Président…

Joseph Incardona a un style bien particulier, prenant le lecteur à témoin, citant Balzac (côté ambition, notre ami Eugène de Rastignac est battu !)au passage, n'hésitant pas à donner quelques éléments sur l'avenir de ses personnages.Il nous propose ici un portrait au vitriol et sans concession sur le monde le la finance (qui n'est pas allé en s'arrangeant depuis les années 80 !)

J'ai beaucoup aimé ce roman, au rythme de plus en plus endiablé, à un point tel qu'il en devient addictif, et toutes les réflexions qu'il porte, mine de rien, sur la société des années 80, les gens qui ont planqué leur argent en Suisse, à cause de l'élection de Mitterrand, la politique en général, le capitalisme… la fièvre de l'argent fait penser aussi à « Wall Street » le fabuleux film d'Oliver Stone sur les dérives de la finance (clin d'oeil aussi au passage au « Loup de Wall Street » de Martin Scorcèse sur le pouvoir de l'argent, les femmes, la drogue).

Un grand merci à Babelio et aux éditions Pocket qui m'ont permis de découvrir enfin ce roman et son auteur, grâce à cette opération masse critique.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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