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Critique de Crossroads


Pour qu'Erlendur dure et dans le but peut-être non avoué de lancer une nouvelle franchise , Indridason décide , ici , de laisser son héros emblématique sur la touche au prétexte de vacances réparatrices sur les lieux de son enfance – et lorsque l'on connait un tant soit peu l'histoire tragique liant à jamais Erlendur à son frère , pour le séjour rassérénant , on repassera – et de mettre l'accent sur l'un de ses fidèles lieutenants . Ellinborg étant déjà montée au filet – 15 / 30 balles neuves – dans La Rivière Noire , ce coup-ci , pouf – pouf - , c'est le sémillant , le pétulant , le frétillant Sigurdur Oli – coeurs – qui s'y colle ! Attachez vos ceintures , grosse marrade à l'horizon...

Si Erlendur avait pour habitude d'investiguer pour exhumer de douloureux dossiers poussiéreux , l'enquête de Sigurdur , elle , s'ancre dans la triste et désastreuse actualité Islandaise .
Comme à son habitude , Indridason multiplie les affaires concomitantes , certaines se heurtant et se recoupant frontalement , d'autres pas . Pourquoi faire simple...
Beuaaaar , la guerre fait rage de toute part colonel ! Une sombre histoire de chantage photo lors de parties fines et de meurtre inhérent sur le front Nord – qui n'abrite pas en son sein que des chorons visiblement ; une mystérieuse disparition à élucider sur le front Sud ; l'Est n'est pas en reste en ébauchant une lamentable histoire de pédophilie . Par contre à l'Ouest , rien de nouveau...

Sur fonds de crise économique et financière , Indridason brode ici un bien joli canevas – en demi-point , crois-je – et délivre , comme à son habitude , un constat plus qu'amer sur le modèle Islandais qui se délite et son fameux miracle économique que l'on évoque désormais comme un âge d'or révolu . Monde de la finance véreux , échangisme , pédophilie , vénalité , l'on retrouve agréablement l'univers si euphorisant de l'auteur . L'enquête déroule son lot de surprises et se tient magistralement , rien à redire...
Nan , là où je peste méchamment en tapotant de mon petit point tout serré sur ma nouvelle table Ikéa en bois de cagette – ah merde , cassée – c'est au sujet du sieur Sigurdur ! Et là , Sigurdur , sache qu'il n'y a absolument rien de personnel . Si Erlendur était un personnage charismatique avéré , Sigurdur , lui , me fit autant d'effet qu'un appart' relooké par la papesse de la déco officiant sur M6 ! Rien , nib , zéro ! Aucune empathie , ni sympathie pour ce personnage présentant toutes les caractéristiques d'un croisement entre Derrick et Droopy ! N'étant pourtant pas un grand fan de la varappe , j'eus aimé y découvrir quelques aspérités autres que son sempiternel atermoiement sur son récent divorce qu'il ne parvient pas à surmonter . Après le comique de répétition , Indridason invente le questionnement de répétition , lassant...
Ni torturé , ni drôle , ni alcoolique , ni cynique , ni bernatus...Sigurdur est un mec moyen , gris , anti-héros naturel parfait qui aurait mérité un peu plus d'attentions de la part de son géniteur ...

De là à se demander pour qui – Indrida – sonne le glas , il y a encore de la marge . Cependant , si l'actualité de cette Muraille de Lave fut bouillante , la découverte de son personnage principal , à défaut de me laisser de glace , ne m'occasionna point de brulure à quelque degré que ce fut !
Un p'tit élan de nostalgie à l'égard d'Erlendur ? Fort possible...

La Muraille de Lave , même Haroun Tazieff aurait pu la gravir en tongs...
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