La voix

Cette troisième enquête du commissaire Erlendur, après « La Cité des Jarres » et l'excellent « La femme en vert » nous entraine dans la période de Noël, à l'heure où les touristes se bousculent dans un grand hôtel de Reykjavik. Au grand dam du directeur de l'hôtel, un cadavre est retrouvé au sous-sol de son établissement. La victime, portier de l'hôtel depuis 20 ans et faisant office de Père-Noël pour l'occasion, est retrouvé lardé de coups de couteau dans une position des plus sordides dans le cagibi qui lui servait de logement. A quelques jours des fêtes, voici donc Erlendur flanqué de ses deux acolytes habituels, Elinborg et Sigurdur Oli, à la recherche d'indices pour découvrir qui a tué cet individu. Qui était donc cet étrange bonhomme et pourquoi l'a-t-on tué ? Comme d'habitude, notre commissaire, qui décide de s'installer à l'hôtel, va remonter dans le temps pour découvrir l'histoire de cet homme autrefois enfant prodige de la chanson.

Une nouvelle enquête pleine de fausses pistes, d'avancées et de retours en arrière, avec une ambiance toujours très noire, empreinte de tristesse. Oubliez la carte postale enneigée ! Cette Islande-là est remplie de toute la misère du monde à travers les différents portraits que nous dresse Arnaldur Indridason. Erlendur est toujours égal à lui-même, mélancolique et bourru, avide de vérité et sentimental malgré lui. Ne va-t-il pas d'ailleurs tomber sous le charme d'une enquêtrice, abandonnant pour un temps sa carapace de « dur à cuire » ? Les relations avec sa fille sont toujours compliquées. Enfin, l'histoire de la victime, tragique, aborde un certain nombre de thèmes sociaux et humains. Indridason nous offre une nouvelle fois le récit d'une vie brisée, qui vient comme en écho aux propres effrois glacés d'Erlendur.
L'intensité dramatique du récit m'est apparue moins forte que dans « La femme en vert ». Pour autant, les allées et venues dans l'hôtel et les interrogatoires du personnel offrent un excellent huis-clos pour tout lecteur avide d'un bon polar !