Les époustouflants exploits de l'inspecteur Gypi

On avait exploré les moindres recoins, les plus éloignées des ruelles, les dessous d’escaliers, les portes cochères. Sans résultat. On avait interrogé tous les chenapans du village et des fermes aux alentours, puis, par dépit, en désespoir de cause, les enfants sages. Sans plus de résultat. Le chapeau de Mme la Baronne restait introuvable. C’était comme s’il s’était évaporé, dis­sout dans ses propres tulles, rubans, ganses, oiseaux, bouquets et grappes de raisins.
Et Mme la Baronne était au bord de l’évanouissement.
Et l’heure fatidique de l’inauguration approchait à grands pas.
Le désespoir gagnait les cœurs. Allait-on être privé de Grand Bal cette année ? C’était impensable ! La révolte grondait chez les jeunes gens, filles et garçons. Certains parlaient de passer outre l’interdit et d’organiser un Grand Bal sur les prés communaux. Le Bal de la Désobéissance.
L’inspecteur Gypi n’aimait pas trop la Baronne, qui le lui ren­dait bien. Il la trouvait arrogante, suffisante et un peu bêbête. Elle le trouvait petit, maigrichon et manquant de race.
Pourtant, constatant la mauvaise tournure que prenait toute l’affaire, il décida de s’en occuper personnellement.