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Citations sur La promesse de l'Est (20)

Les Juifs de la région y furent d’abord soumis à un traitement que l’on peut analyser comme une procédure rituelle de domestication symbolique ayant pour effet de les ravaler, aux yeux des nazis, à une masse d’individus équivalente à un troupeau dont seules comptaient les capacités de travail et de reproduction
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Échec des plans à court terme entre 1939 et janvier 1941, échec du plan Madagascar à l’été 1940, échec des projets de construction d’Odilo Globocnik et de ceux de Hans Kammler et du WVHA ; échec, enfin, des immenses politiques de famine ourdies par la Wehrmacht, la SS et les dirigeants politiques nazis. Le seul plan presque mené à bien étant tragiquement celui d’extermination exhaustive de la Judaïté européenne, devenu un préalable à l’advention impériale
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Au moment où seules comptaient désormais les productions d’importance stratégique dans l’effort de guerre, les instances économiques SS n’avaient pas réussi à mettre la main sur une quelconque fabrique d’armement ou de munitions. Les industries SS étaient uniquement capables d’honorer des commandes d’assiettes creuses, de bols et de verres
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Le 20 janvier 1942 se tient la conférence de Wannsee, qui avalise un plan paneuropéen de déportation des Juifs à des fins homicides, informe et coordonne l’ensemble des ministères, administrations et agences gouvernementales concernés par le processus, le tout sous l’égide de Heydrich et d’Eichmann
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...il est cependant un point commun silencieux que partagent le Generalplan Ost et le discours du chef de la S.S. : ils feignent de partir très naturellement du fait que ces espaces sont vides , alors même que leurs auteurs savent tous deux parfaitement qu'il n'en est rien. La réalité qui est refoulée ici, c'est la présence des allogènes et la question de l'Umvolkung.
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L’utopie nazie a ainsi plongé l’Europe dans des ténèbres dont cette dernière a pourtant trouvé la force de se sortir pour se bâtir un avenir. C’est sans doute de cela que, en nos « temps d’algèbre damnée » tout faits de guerres de l’entre-soi moyen-orientales, de désespoirs réfugiés à nos frontières, de politiques du renoncement ou de l’abandon, et d’obscurité existentielle, nous devrons nous remémorer.
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Herbert Wallrabe finit par évoquer la mission d’ingénierie socio-raciale étatique qui consiste à enregistrer des migrants qui finiront par être rééduqués dans des camps avant d’être éventuellement réimplantés sur des territoires à germaniser. Plus profondément, le lieutenant SS insiste sur le caractère passionnel de l’action, sur l’émotion que fait naître chez lui le rapatriement des Volksdeutsche. Avant d’être exprimée aussi clairement en conclusion, cette passion sourdait tout au long du texte : fascination pour la guerre, lecture passionnément raciale de l’espace, des hommes et de l’histoire, haine d’un communisme appréhendé sur le mode de la contagion microbienne : toute la formulation ressortait à cette passion politique qu’était la croyance nazie, à la dimension salvatrice et euphorisante de la migration retour. Tel semble avoir été le contour de l’expérience de cette Osteinsatz particulière, moins marquée par le paroxysme meurtrier que l’Osteinsatz génocide des hommes de la Sicherheitspolizei et du SD au sein des Einsatzgruppen, ou des hommes de l’ORPO (Ordnungspolizei, police chargée du maintien de l’ordre) dans les bataillons de police et les troupes d’état-major des SSPF ou HSSPF.
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L’Osteinsatz est décrite sur le mode de l’aventure : les traîneaux, la neige donnent une dimension magique à ce qui est une mission en contexte de guerre, Wallrabe ne l’oublie jamais. Elle est décrite par un militant nazi dont les catégories raciales sont très profondément internalisées, et la représentation biologisée du bolchevisme comme une infection microbienne, une peste, n’est pas la seule occurrence de cet imaginaire biologique qui se trouve au fondement de la foi nazie : rappelons aussi qu’à ses yeux le secteur de l’opération est « infesté de partisans ». La mission de l’Osteinsatz est double. D’une part, il s’agit de sauver les Volksdeutsche en organisant leur évacuation de la zone de guerre et des territoires en danger immédiat. De l’autre, il s’agit de rééduquer des gens confrontés depuis vingt-cinq ans à la contamination bolchevique. L’Osteinsatz a une dimension thérapeutique et salvatrice.
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En premier lieu, en étudiant le nazisme comme une promesse à dimension utopique, en en suivant l’incarnation dans des individus et des cohortes et pas uniquement dans des politiques publiques, il s’agit de restituer la cohérence des perspectives des acteurs, de leurs horizons d’attente et de leurs logiques politiques.
En second lieu, il s’agit d’inscrire leurs discours, leurs croyances et leurs pratiques dans le cadre d’une anthropologie sociale de l’émotion individuelle et collective qui seule permettrait de comprendre la puissance de l’attractivité du système de croyances nazi. Les affects et les émotions générés par le sentiment d’œuvrer pour la réalisation de l’utopie raciale et sociale doivent en effet être pris en compte et restitués dans toute leur intensité. Le nazisme, c’est en tout cas l’hypothèse qui anime ce livre, est tout à la fois affaire de haine et d’angoisse, lesquelles sont les principaux moteurs émotionnels du continuum conduisant à la tentative d’extermination exhaustive de la Judéité européenne, mais il est aussi affaire d’espérance, de joie, de ferveur et d’utopie : celle de bâtir un nouveau monde, un futur alternatif. Un futur nazi.
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La lenteur, la négligence, l’identité subalterne des personnes désormais en charge du dossier Generalplan Ost disaient en creux la nouvelle réalité. L’avenir et l’Utopie qu’il portait n’étaient plus d’actualité, n’avaient plus aucun intérêt dans un Reich désormais tout entier mobilisé dans l’immense effort de mobilisation des ressources, des hommes, des volontés au service de la survie qui passait par la victoire des armes.
Qu’on nous entende bien : le Troisième Reich n’était pas mort, la croyance nazie non plus. La foi restait vivace, dans toute la diversité de ce qu’elle avait toujours revêtu. Mais l’espérance s’estompait, l’horizon d’attente avait muté et l’advention impériale s’était dissipée et avait été remplacée par un horizon d’attente moins multidimensionnel, plus axé sur le présent du combat et des mobilisations.
L’utopie nazie avait vécu.
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