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Critique de Thyuig


Thyuig
20 décembre 2017
C'est l'histoire d'un amour entre un personnage de BD et son auteur. C'est l'histoire d'un boxeur que rien n'avait préparé aux projecteurs. C'est l'histoire d'un petit gars de Colon, Panama, dont la droite était si puissante qu'elle permettait à ce gamin filiforme d'étendre quiconque lui cherchait des noises.
Avec les poings on ne découvre pas le bon côté de la vie. Les embrouilles, les errances, la fiesta infinie, voilà ce qu'apportent le mauvais argent récolté sur le ring. Les bookies foireux s'en tirent à bon compte, les payeurs seront les boxeurs.
Panama al Brown est un gamin perdu, l'art d'Inker consiste à maîtriser cette vie de funambule en employant un dessin époustouflant, aussi brillant et talentueux que son boxeur de personnage. La vie d'al Brown est rassemblée par bribes, à mesure que Jacques, petit journaliste, recense pour son journal les élucubrations de celui qui aurait été proche de Jean Cocteau.
Comment passe-t-on des rues de Colon aux banquettes de cafés parisiens en compagnie de la crème littéraire de l'époque ? Alex Inker en fait le pari au travers d'un livre magnifique édité par Sarbacane. Son personnage s'épaissit à mesure que la somme de ses passions - jazz, chevaux, champagne - s'ajoute couche par couche et développe le jeune boxeur. Roi de la frime, aimé de tous, dépensier plus qu'à raison, Panama al Brown est l'image même de la comète qui brûle tout sur son passage.
En refermant le livre on se dit qu'il aura vécu sa vie, aura-t-elle pour autant été belle ? Qu'on se souvienne toujours de lui 60 ans après sa mort semble indiquer que la tendance au déraisonnable n'est pas le moins bon des chemins et que le petit Alfonso Théofilo Brown n'a pas mué en vain en un Panama al Brown par instants rayonnant. La lumière et l'ombre l'auront accompagné toute sa vie, laquelle méritait d'en faire ce très beau livre.

(merci à Sarbacane et Babelio pour l'envoi)
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