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Critique de Nanako-Mai


Cet ouvrage est né de la rencontre entre Yuki Inoue et Kinu Yamaguchi, dont elle retrace la vie de geisha depuis son entrée à l'okiya (maison de geisha) à l'âge de huit ans, lorsqu'elle fut vendue par son père pour la modique somme de cent yens. S'en suivirent quinze années de formation et de servitude strictes et exigeantes afin de devenir une geisha digne de ce nom et de rembourser la dette contractée afin d'y parvenir.

Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas d'un roman. Cette biographie très descriptive, parfois à l'excès, mais ô combien instructive en fait un récit indispensable pour mieux connaître et comprendre les moeurs, les us et coutumes et le folklore des quartiers de plaisir nippons au XXème Siècle. Petit détail non négligeable, l'ouvrage est parsemé de photos en noir et blanc, illustrant la vie de Kinu. C'est un ouvrage détaillé et de qualité afin de lever le voile sur le quotidien des geishas, représentation souvent biaisée et romanesque du point de vue de nos contrées occidentales. le ton n'est pas empathique, l'autrice se contentant de narrer les faits tels qu'ils sont, sans y ajouter de pathos.

Au sein de ce récit et au travers du parcours de Kinu, l'autrice nous éclaire sur l'organisation structurelle d'une okiya, sur l'emploi du temps très chargé des geishas, sur les divers échelons qui mène à ce titre et aux nombreux talents artistiques (chant, musique, danse, art de la conversation etc.) qu'il sied de maîtriser pour être une geisha reconnue et estimée, car la beauté ne fait pas tout.

Être une geisha requierait une rigueur et une obéissance à toute épreuve, bien qu'au fil des ans, le métier se fût assoupli, permettant aux femmes de prétendre à de meilleures conditions. Mais au temps de Kinu, il fallait se conformer et se plier aux traditions. Il fallait acquiescer à tout et subir les humeurs de chacun sans se rebeller ni même protester. “Dans les quartiers réservés, les filles étaient plus jalouses et orgueilleuses que dans toute autre société” mais malgré les côtés sombres du métier, elles étaient fières d'être geisha.

Je regrette un peu que les relations sociales, entre geishas notamment, n'aient pas été plus creusées, mais il s'agit là de l'intimité de Kinu, et elle nous livre déjà bien assez de détails sur sa vie et son parcours fascinant. Parfois un peu trop descriptif sous d'autres aspects, j'admets avoir parcouru quelques lignes en transversal ou sans vraiment en concevoir la portée, hormis cela j'ai dévoré cet ouvrage en quelques jours seulement, immergée dans ce Japon authentique et si complexe.

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