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Critique de fabienne2909


C'est à l'occasion de recherches pour un challenge de lecture que j'ai fait la rencontre de la série « Reine d'Égypte », qui a pour héroïne principale Hatchepsout. Passionnée par l'Égypte ancienne quand j'étais plus jeune, la figure de la première femme pharaon me faisait alors rêver par son intelligence et son ambition politiques, bien qu'elle n'ait pas toujours été décrite de façon très sympathique (à l'époque, une femme ambitieuse était forcément une méchante…). Je me suis donc jetée sur le premier tome de cette série, curieuse de voir comment cette période historique allait être retranscrite par le dessin manga (il faut juste savoir passer outre le regard océan d'Hatchepsout assez peu conforme aux standards égyptiens de l'époque, comme on peut oser l'imaginer !).

Chie Inudoh va ainsi à contre-courant de la réputation historique d'Hatchepsout, mais pas de la tradition kawaï du manga shojo, pour nous présenter une jeune fille toute jolie, toute mignonne, ou tout du moins en apparence. En effet, assez éloignée des préoccupations de son sexe, elle vit dans le désespoir d'intéresser son Pharaon de père, et soupire après le pouvoir, consciente que celui-ci lui échappera en raison de son genre, alors même que c'est elle l'héritière, étant la première née de la Grande Épouse royale. Seule solution : épouser son demi-frère Séthi, un jeune homme gâté, paresseux et imbu de lui-même, avec qui elle vit dans la rivalité depuis toujours…

Ce premier tome nous narre ainsi la première étape de l'ascension d'Hatchepsout, qui ne sera pas évidente, et, on le devine, le fruit d'une longue, minutieuse et périlleuse machination politique, mais aussi de travail sur soi : si la jeune fille éprouve une profonde colère d'être limitée en tant que femme, elle trouvera la force de la dominer pour s'élever contre sa condition et tenter d'atteindre son rêve.

Ce manga est ainsi une bonne surprise, car il est loin d'être aussi mièvre que sa jolie couverture, qui représente Hatchepsout avec ses yeux de biche effarouchée, le laisse supposer de prime abord : Chie Inudoh a fait beaucoup de recherches, cela se voit dans les moindres détails de ses planches, ou même de l'histoire, quand par exemple elle représente le massacre d'esclaves commandé par le nouveau pharaon Thoutmosis II pour venger la mort de son père. Si le manga répond aux standards du manga shojo, avec ses personnages aux grands yeux et aux mimiques marquées, il fait l'économie bienvenue de sentiments romantiques qui n'auraient pas leur place : Hatchepsout n'est pas une amoureuse, ou si elle l'est, c'est de son pays, et c'est lui seul qu'elle tente de conquérir.

Cette version romancée de l'histoire de la première (voire unique) femme pharaon a su me séduire, je poursuivrai la lecture des autres tomes avec plaisir. Si vous souhaitez lire un manga original et bien fait, je ne saurai trop vous recommander cette série !
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