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Critique de Arakasi


Avant d'aller baver tout à loisirs devant les palais délicatement ouvragés et les jardins luxuriants de l'Andalousie, je m'étais préparée un joli petit programme de lecture destiné à me mettre en appétit. Bien entendu, comme la plupart de mes bonnes résolutions, celle-ci est tombée à l'eau, mais j'ai tout de même réussi à lire in extremis les « Contes de l'Alhambra » de Washington Irving, juste avant d'embarquer dans mon avion pour Séville. Et j'en suis ravie, car j'ai pu ainsi me la péter abondamment en récitant des versions approximatives des contes d'Irving dans les lieux même auxquels il furent consacrés : la charmante Tour des infantes où trois splendides princesses maures se firent chantées la sérénade par des esclaves chrétiens, le palais de la Généralife où fut enfermé l'héritier de l'émir afin d'être protégé des vices de ce monde (le sexe, quoi) ou la chambre des secrets où deux statues muettes gardèrent pendant des siècles le trésor de Boabdil, le malheureux dernier prince musulman de Grenade. Joyaux de l'Al Andalus, la forteresse de l'Alhambra a suscité presque autant de mythes qu'elle possède de recoins et ce n'est pas peu dire : chaque patio, chaque fontaine, chaque salle possède son histoire fantasmée.

Et quel meilleur moyen de les découvrir que par la plume de Washington Irving qui vécut lui-même pendant plusieurs mois dans les appartements de Charles Quint aménagés au coeur des palais nasrides ? le salopard de chanceux… A mi-chemin entre le récit de voyage et le recueil de contes, son livre nous fait découvrir l'Alhambra comme nous aurions voulu la voir nous-même, vide de touristes, mais fourmillante de spectres enturbannés, de miséreux à la langue d'or et de trésors cachés. Mêlant poésie et réalisme, ce très joli recueil surpasse de loin tous les guides touristiques du monde : une mise en bouche idéale avant de partir soi-même arpenter les dalles poussiéreuses de la Cour aux Lions !

(Et pour y avoir été quelques jours auparavant, je peux le confirmer : l'Alhambra, ça DECHIRE sa race ! Surtout, le soir sous la lune, quand les voutes du palais se reflètent sur l'eau des bassins, que les lumières de l'Albaicin piquètent la colline d'en face et que tout brille, tout scintille, au point que, pendant quelques secondes, on en pleurerait presque d'émotion…)
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