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Citations sur Contes de l'Alhambra (11)

La vigilante Frédégonde était une des vieilles filles les plus méfiantes du monde. Elle avait pour ce qu'elle appelait "le sexe opposé" une terreur qui n'avait fait que s'accroître avec son célibat. Non qu'elle eût l'occasion de pâtir de ses ruses, la Nature l'en ayant garantie par un visage qui interdisait d'empiéter ses terres; mais les femmes qui ont le moins de motifs de craindre pour elles-mêmes montrent souvent un soin extraordinaire à surveiller leurs voisines plus exposées par leurs charmes.
(page 235)
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— O sage Ibrahim, demande tout ce que tu voudras. Je suis là pour te fournir tout ce qui est nécessaire dans ta solitude.
— Eh bien, dit le philosophe, j’aimerais bien avoir quelques danseuses.
— Des danseuses ! répéta le trésorier abasourdi.
— Oui, des danseuses, affirma gravement le sage... Oh, quelques unes seulement, car je suis un vieux philosophe, qui se contente de peu. Il faudrait, tout de même, qu’elles soient jeunes et agréables à voir, car la vue de la jeunesse et de la beauté rafraîchit la vieillesse.
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J'ai remarqué que les histoires de trésors enfouis par les Maures, si populaires dans toute l'Espagne, reviennent souvent dans la bouche des plus infortunés. C'est ainsi que mère Nature, miséricordieuse, offre des mirages à ceux qui manquent de choses palpables. L'homme altéré rêve de fontaines et d'eaux courantes, l'affamé, de banquets fabuleux, et le miséreux, de monceaux d'or enfouis ; rien n'est plus riche que l'imagination d'un mendiant.
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Jamais anéantissement ne fut plus complet que celui des Maures d'Espagne. Où sont-ils ? Interrogez les rivages de Barbarie et ses déserts. Ce qui restait de cet empire si puissant s'est fondu dans l'exil parmi les barbares d'Afrique et a cessé d'être une nation. Après avoir été pendant près de huit cent ans un peuple connu, ils n'ont pas même laissé un nom. La terre qu'ils ont adoptée et occupée pendant des siècles refuse de les reconnaître, si ce n'est comme envahisseurs et usurpateurs. Seuls survivants, quelques monuments en ruine attestent leur puissance révolue, à la façon dans certains rochers solitaires, perdues dans l'intérieur d'un pays, portant témoignage de l'étendue de quelque importante inondation. Tel est l'Alhambra : palais musulman au sein d'une terre chrétienne, édifice oriental parmi les bâtiments gothiques occidentaux, élégant vestige d'un peuple brave, intelligent et raffiné qui conquit, gouverna, et passa.
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- Encore l'amour, dit Ahmed. Je t'en prie, ma jolie colombe, peux-tu me dire ce que c'est que l'amour ?
- Trop bien, hélas, mon prince. Pour un, c'est le tourment; pour deux, le bonheur; pour trois, la discorde...
(Page 182)
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Attraper ces oiseaux au milieu de leurs étourdissants tournoiements, voilà l'amusement favori des "fils de l'Alhambra" en guenilles qui, avec l'infaillible ingéniosité des fainéants fieffés, ont inventé l'art de pêcher dans le ciel.
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Et tandis que l’œil mi-clos, du haut des balcons à l’ombre, perçoit vaguement l’étincelant paysage, l’oreille se laisser bercer par le frémissement des feuilles et le murmure des eaux courantes.
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Mais qu'est-ce que l'amour d'un homme toujours en mouvement ? Une onde capricieuse qui s'attarde un instant auprès de chaque fleur de la rive et passe, les laissant toutes en larme.
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Personne, mieux qu’un Espagnol pauvre, ne s’y entend à ne rien faire et à vivre de rien. Le climat y est pour une part, le tempérament pour une autre. Donnez à un Espagnol de l’ombre en été, du soleil en hiver, un quignon de pain, de l’ail, de l’huile, des garbanzos, ou pois chiches, une vieille cape brune et une guitare, que lui importe alors le monde ! La pauvreté, pour lui, ce n’est pas un déshonneur. Il s’y drape fièrement, comme dans sa cape en guenilles. Il reste hidalgo, même en haillons.
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Il y a deux sortes de gens dont la vie n'est qu'une longue partie de plaisir, ceux qui sont très riches et ceux qui sont très pauvres : les premiers parce qu'ils n'ont besoin de rien faire, les seconds parce qu'ils n'ont rien à faire ; mais personne ne connaît mieux l'art de ne rien faire et de vivre de rien que les classes pauvres d'Espagne.
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