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EAN : 9782752907066
286 pages
Libretto (22/09/2011)
3.67/5   125 notes
Résumé :
Certains livres vieillissent, d'autres conservent leur fraîcheur intacte à travers le temps. C’est le cas des "Contes de l'Alhambra", écrits par Washington Irving, diplomate, historien et voyageur américain, qui vécut quelque temps dans l'Alhambra même. L'oeuvre, éditée pour la première fois en 1832, fut aussitôt traduite en plusieurs langues et attira à Grenade des pélerins de toutes les latitudes. Nous y découvrons une perspective, une couleur et une ambiance roma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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La boutique de souvenirs offrait un choix limité. Entre une tablette de Touron, un éventail en papier couleur papier toilette, un mug « I Love Granada », des castagnettes made in China, un azulejo comme dessous de plat et ce récit de Washington Irving, je n'ai pas hésité longtemps.
Bien m'en a pris car ce livre constitue un merveilleux guide de retour de voyage, un musée de doux souvenirs restituant à la fois la magnificence de ce lieu magique, son histoire et ses légendes.
Les mille et une nuits s'animent ici dans un palais qui n'est pas imaginaire mais qui dope les rêveries.
L'Alhambra, c'est le dernier royaume musulman de la péninsule ibérique. Les sultans Nasrides de Grenade le construisirent au 13ème siècle et ils résistèrent aux rois chrétiens pendant plus de deux cent ans.
Enchantés par les lieux, les rois catholiques en conservèrent ensuite la propriété et la beauté. Charles Quint y fit construire son palais au 16ème siècle sans réussir à concurrencer la perfection des palais mauresques.
A partir du 18ème siècle, l'Alhambra prit quelques rides, délaissé par les Bourbons puis transformé en caserne par les troupes de Napoléon. Il fut laissé à l'abandon. Les artistes romantiques, tel Washington Irving, le découvrirent orphelin de prince et se lancèrent dans une restauration poétique, faisant rimer le passé prestigieux avec l'exotisme des lieux, cohabiter sultans et brigands, s'amouracher maures et matadors.
Washington Irving, voyageur américain, touriste sans bermuda et embonpoint, arriva à Grenade en 1829. Il demeura plusieurs mois à l'Alhambra et s'inspira des légendes locales pour nourrir goulûment ses contes.
Les premières pages racontent les circonstances de son arrivée et sa découverte des lieux. Dans ses descriptions, les phrases sont un peu trop caloriques à mon goût, sucrées comme des pâtisseries andalouses. Son romantisme a pris un coup de vieux, il colle un peu les doigts, mais j'ai retrouvé avec plaisir dans ses mots, les sensations ressenties quelques jours auparavant quand le Palais des Lions, les magnifiques bassins du Generalife, le Partal et les Tours se sont offerts à mes yeux de touriste. Ces phrases et les gravures d'auteurs romantiques de l'époque insérées dans l'édition commémorative achetée sur place, laisseront dans tous les cas plus de traces dans ma mémoire que mes lamentables photos ratées, parasitées par la présence pirate de visiteurs encombrants.
Washington Irving m'a ensuite impressionné par son sens du récit. Les légendes dialoguent entre elles, féeries qui se répondent dans l'espace et dans le temps, à travers certains personnages ou certains palais. Sa façon d'alterner certains contes avec son quotidien à l'Alhambra permet de ne pas limiter la lecture à une succession de fables.
Certains personnages bien réels sont mythifiés par ces contes. Ainsi, Boadbil, le dernier sultan, surnommé l'infortuné qui fut contraint de remettre les clés de Grenade au roi Ferdinand, est réhabilité par l'auteur.
Princesses enfermées dans une tour, trésors cachés par les premiers sultans, armée souterraine, pèlerin d'amour, tante bigote, gouverneur avide, hibou éclaireur des coins sombres, pigeon volage, tous les ingrédients sont réunis pour peupler les songes des visiteurs comblés de l'Alhambra. Un imaginaire digne de cette merveille du monde…
P.S : Bien entendu, j'ai aussi acheté la tablette de Touron !
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Ah, l'heureux temps des voyages au rythme des voiles et des chevaux!
Washington Irving, que je découvre en même temps que l' Alhambra, raconte tellement bien son imprégnation d'un lieu tellement chargé d'histoire et de légendes!.. Endroit plus ou moins à l'abandon lorsque l'auteur américain y séjourne.
Trésors enfoui, amours contrariés, fantômes, tout concours à entretenir ces rêves d'un passé déjà ancien.
Son séjour à et dans l'Alhambra, est tout à la fois empreint de curiosité, de bienveillance et de respect envers ce petit peuple qui occupe le lieu... Ces gens qui lui content les légendes du temps des Maures, anciens seigneurs disparus, chassés par les souverains chrétiens. Ces architectes et bâtisseurs inspirés, ingénieux et raffinés de merveilles.
Mon édition de ce beau livre, est espagnole et agrémentée de gravures d'époque qui rendent bien l'ambiance d'un endroit mythique qu'il me faudra bien aller visiter un jour!
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Relire les contes de l'Alhambra, en cette semaine de canicule andalouse, est un régal car qui mieux que Washington IRVING a su mettre en parallèle la civilisation mahométane et la civilisation chrétienne et nous décrire les bienfaits respectifs de leurs apports culturels ?

Faciles à lire, enrichissants sur le plan culturel, ces contes nous font revivre des siècles d'histoire dans des paysages paradisiaques.
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Avant d'aller baver tout à loisirs devant les palais délicatement ouvragés et les jardins luxuriants de l'Andalousie, je m'étais préparée un joli petit programme de lecture destiné à me mettre en appétit. Bien entendu, comme la plupart de mes bonnes résolutions, celle-ci est tombée à l'eau, mais j'ai tout de même réussi à lire in extremis les « Contes de l'Alhambra » de Washington Irving, juste avant d'embarquer dans mon avion pour Séville. Et j'en suis ravie, car j'ai pu ainsi me la péter abondamment en récitant des versions approximatives des contes d'Irving dans les lieux même auxquels il furent consacrés : la charmante Tour des infantes où trois splendides princesses maures se firent chantées la sérénade par des esclaves chrétiens, le palais de la Généralife où fut enfermé l'héritier de l'émir afin d'être protégé des vices de ce monde (le sexe, quoi) ou la chambre des secrets où deux statues muettes gardèrent pendant des siècles le trésor de Boabdil, le malheureux dernier prince musulman de Grenade. Joyaux de l'Al Andalus, la forteresse de l'Alhambra a suscité presque autant de mythes qu'elle possède de recoins et ce n'est pas peu dire : chaque patio, chaque fontaine, chaque salle possède son histoire fantasmée.

Et quel meilleur moyen de les découvrir que par la plume de Washington Irving qui vécut lui-même pendant plusieurs mois dans les appartements de Charles Quint aménagés au coeur des palais nasrides ? le salopard de chanceux… A mi-chemin entre le récit de voyage et le recueil de contes, son livre nous fait découvrir l'Alhambra comme nous aurions voulu la voir nous-même, vide de touristes, mais fourmillante de spectres enturbannés, de miséreux à la langue d'or et de trésors cachés. Mêlant poésie et réalisme, ce très joli recueil surpasse de loin tous les guides touristiques du monde : une mise en bouche idéale avant de partir soi-même arpenter les dalles poussiéreuses de la Cour aux Lions !

(Et pour y avoir été quelques jours auparavant, je peux le confirmer : l'Alhambra, ça DECHIRE sa race ! Surtout, le soir sous la lune, quand les voutes du palais se reflètent sur l'eau des bassins, que les lumières de l'Albaicin piquètent la colline d'en face et que tout brille, tout scintille, au point que, pendant quelques secondes, on en pleurerait presque d'émotion…)
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Quel excellent récit de voyages/contes, tout à fait approprié pour glisser dans ses bagages lors d'un voyage en Andalousie. Difficile de dire ce qui est le plus intéressant entre les chapitres consacrés plus au voyage en lui-même, Irving nous faisant découvrir avec beaucoup de talent l'Andalousie telle qu'elle fût à son époque, ou les contes en eux-même où il tisse tout un réseau de légendes autour de la mythique Alhambra.
Mon coeur balance plutôt vers les contes, l'amie qui me l'a recommandé, et qu'elle avait raison, préfère le récit de voyage, mais les deux s'emmêlent et se complètent. Ce n'est pas étonnant que ce livre ait presque sauvé l'Alhambra, qui tombait en ruines à l'époque, à lui seul !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jamais anéantissement ne fut plus complet que celui des Maures d'Espagne. Où sont-ils ? Interrogez les rivages de Barbarie et ses déserts. Ce qui restait de cet empire si puissant s'est fondu dans l'exil parmi les barbares d'Afrique et a cessé d'être une nation. Après avoir été pendant près de huit cent ans un peuple connu, ils n'ont pas même laissé un nom. La terre qu'ils ont adoptée et occupée pendant des siècles refuse de les reconnaître, si ce n'est comme envahisseurs et usurpateurs. Seuls survivants, quelques monuments en ruine attestent leur puissance révolue, à la façon dans certains rochers solitaires, perdues dans l'intérieur d'un pays, portant témoignage de l'étendue de quelque importante inondation. Tel est l'Alhambra : palais musulman au sein d'une terre chrétienne, édifice oriental parmi les bâtiments gothiques occidentaux, élégant vestige d'un peuple brave, intelligent et raffiné qui conquit, gouverna, et passa.
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La vigilante Frédégonde était une des vieilles filles les plus méfiantes du monde. Elle avait pour ce qu'elle appelait "le sexe opposé" une terreur qui n'avait fait que s'accroître avec son célibat. Non qu'elle eût l'occasion de pâtir de ses ruses, la Nature l'en ayant garantie par un visage qui interdisait d'empiéter ses terres; mais les femmes qui ont le moins de motifs de craindre pour elles-mêmes montrent souvent un soin extraordinaire à surveiller leurs voisines plus exposées par leurs charmes.
(page 235)
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— O sage Ibrahim, demande tout ce que tu voudras. Je suis là pour te fournir tout ce qui est nécessaire dans ta solitude.
— Eh bien, dit le philosophe, j’aimerais bien avoir quelques danseuses.
— Des danseuses ! répéta le trésorier abasourdi.
— Oui, des danseuses, affirma gravement le sage... Oh, quelques unes seulement, car je suis un vieux philosophe, qui se contente de peu. Il faudrait, tout de même, qu’elles soient jeunes et agréables à voir, car la vue de la jeunesse et de la beauté rafraîchit la vieillesse.
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J'ai remarqué que les histoires de trésors enfouis par les Maures, si populaires dans toute l'Espagne, reviennent souvent dans la bouche des plus infortunés. C'est ainsi que mère Nature, miséricordieuse, offre des mirages à ceux qui manquent de choses palpables. L'homme altéré rêve de fontaines et d'eaux courantes, l'affamé, de banquets fabuleux, et le miséreux, de monceaux d'or enfouis ; rien n'est plus riche que l'imagination d'un mendiant.
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- Encore l'amour, dit Ahmed. Je t'en prie, ma jolie colombe, peux-tu me dire ce que c'est que l'amour ?
- Trop bien, hélas, mon prince. Pour un, c'est le tourment; pour deux, le bonheur; pour trois, la discorde...
(Page 182)
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Videos de Washington Irving (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Washington Irving
Un essai d'Edhem ELDEM, professeur au Collège de France, à retrouver en librairie et sur : https://www.lesbelleslettres.com/livre/4460-l-alhambra
L'Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l'ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista. Les Espagnols furent les premiers à « redécouvrir » l'Alhambra au XVIIIe siècle, alors que ses visiteurs étrangers en firent l'une des premières destinations touristiques du XIXe siècle. Beaucoup ont laissé de précieuses traces de leur passage : des écrits, des photographies et, surtout, des commentaires dans le livre des visiteurs de l'Alhambra, tenu depuis 1829. L'historien Edhem Eldem a analysé ce document fascinant pour proposer une vision tout à fait nouvelle de l'Alhambra et de ce qu'il représentait. De Chateaubriand à Owen Jones et de Washington Irving à Jean-Léon Gérôme, les Occidentaux ont bâti une image de l'Andalousie toute empreinte de romantisme et d'orientalisme. Mais l'engouement occidental ne doit pas faire oublier les visiteurs « orientaux » du monument : des Maghrébins, nombreux mais peu loquaces ; des diplomates et voyageurs ottomans, parfois plus orientalistes que les Européens ; des Arabes du Machrek, de plus en plus influencés par le nationalisme arabe prôné par la Nahda, la « renaissance arabe ». Autant de regards croisés que le registre des visiteurs, la presse de l'époque, les mémoires et les récits de voyage ont permis à l'auteur de reconstituer pour en tirer une histoire culturelle des rapports entre Orient et Occident, Nord et Sud, islam et chrétienté, centre et périphérie.
Ouvrage publié avec le soutien de l'Académie du Royaume du Maroc.
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