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Critique de Allantvers


Dire que j'ai failli abandonner cette lecture, vaguement lasse des pérégrinations confessionnelles de la première moitié du roman! Je serais passée à côté d'un de ces livres merveilleux qui vous laissent des traces profondes et durables, ces cicatrices habitées que nous autres lecteurs adorons.

Il est fort ce John Irving : sacrée gageure de construire un roman de 700 pages à partir d'un tableau final, et donc ne pas laisser d'autre choix à son lecteur, une fois qu'il s'est engagé dans la seringue du récit, que de mener sa lecture à son terme et remonter avec l'auteur le fil des événements qui ont conduit à cette fin. Or, plus on avance, plus on est gagné par la profusion, l'effervescence, la lumière, la mélancolie, la grâce de ce récit.
Au centre de celui-ci, c'est bien sûr le personnage charismatique, quasi irréel d'Owen Meany qui accroche la lumière, une lumière d'autant plus rayonnante que son ami narrateur John est terne et dépourvu d'aspérités tandis que lui, Owen, minuscule homoncule à la voix stridente, d'une intelligence hors du commun, doté d'une détermination d'apôtre, parvient à soumettre rien moins que le monde à sa vision.
Un monde déliquescent aux valeurs perdues, enferré par une élite politique véreuse dans des conflits iniques, du bourbier vietnamien aux contras du Nicaragua. Car on est bien chez Irving, et derrière la fiction autour d'Owen l'elfe christique c'est bien sûr une critique acerbe de l'Amérique qu'il s'en est venu cracher dans ce livre, avec une fureur sourde que je ne lui avais jamais vue.
Rendez-nous un petit Owen à porter au-dessus de nos têtes...
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