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Critique de Lekarr


A la différence des deux premiers volumes consacrés au « solutionneur d'embrouille » d'Ikebukuro, "Rave d'une nuit d'été" n'est pas un recueil de nouvelles. Il s'agit ici d'un court roman qui permet à l'auteur de se laisser aller à quelques digressions dans le cheminement de son intrigue. On verra ainsi Makoto s'octroyer une charmante petite idylle et, le croirez-vous, quitter son quartier et sa bonne ville de Tokyo le temps d'une virée à la montagne. Pour le reste, Ira Ishida continue d'explorer le mal être de la jeunesse nippone. Il s'intéresse cette fois aux raves party et à la consommation de psychotropes inhérente à ce genre de manifestations.
Je suis pour ma part complètement étranger à cette culture. Sauf exception, la musique électronique me gonfle et j'ai toujours été plus attiré par l'alcool que par les stupéfiants. A chacun ses vices… Tout ça pour dire que le sujet de ce roman se situe à des années lumières de mon expérience et de mes goûts. Et pourtant, Ira Ishida est parvenu à m'intéresser à cet univers particulier. Il donne une idée je crois assez juste, de ce que les ravers recherchent dans ces rassemblements où ils peuvent se déchaîner sans contrainte et d'une certaine façon, communier : « Les religions étaient mortes, la pensée sociale de gauche était morte, les protestations antérieures aux années soixante-dix n'avaient rien donné. Nous vivions une époque où seule cette danse insensée permettait de partager une extase collective. »
L'intrigue est en revanche assez fine et réserve peu de surprises. Il s'agit d'une enquête sur une bande de dealers qui écoule une nouvelle drogue aux effets dévastateurs. Elle débouche cependant sur des sujets qui ne manquent pas d'intérêt tels que la fidélité aux idéaux de sa jeunesse, la récupération commerciale des mouvements spontanés et l'inévitable corruption de l'argent.
Bref, un bon roman dans lequel Makoto, héros discret mais efficace, brille une fois encore par ses réflexions toujours pertinentes et le regard à la fois désabusé et amoureux qu'il porte sur son quartier et ses habitants.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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