Citations sur Ikebukuro West Gate Park, tome 3 : Rave d'une nuit d'été (3)
Certains êtres humains n'arrivent pas à se dégager d'un truc une fois qu'ils y ont pris goût. Oh, pas que l'alcool, le tabac ou la drogue. Les jeux vidéo, gagner de l'argent, l'amour, tout ça c'est pareil. Les gens aujourd'hui sont tellement raffinés qu'il semble même bien vu de se garder une addiction. Pour avoir un sujet de conversation en société.
Je réfléchissais, l'esprit rendu étrangement clair par l'aube. Les religions étaient mortes, la pensée sociale de gauche était morte, les protestations postérieures aux années soixante-dix n'avaient rien donné. Nous vivions une époque où seule cette danse insensée permettait de partager une extase collective.
L'ivresse de la rave était certes intense, mais c'était une ivresse qui ne débouchait sur rien. En dansant au sommet de cette montagne, je repensais à ce qu'Eddy m'avait dit. Si on ne peut pas changer le monde, la seule solution c'est de se changer soi-même. J'ai eu l'impression de comprendre pourquoi la culture rave se laisse contaminer par les drogues sans opposer de résistance.
Exister dans ce monde c'était se déchaîner. La vie c'était la puissance de se déchaîner sans être retenu par aucune morale. Sans être restreint, contrôlé, réprimé. Une force qui débordait, qui se démultipliait, et qui qui continuait à marquer le rythme.