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Critique de Wazlib


"Auprès de moi toujours" est un roman de science-fiction, écrit par le britannique Kazuo Ishiguro et publié en 2005. Il a malheureusement eu le bénéfice d'une adaptation cinématographique, pas mauvaise en soi mais qui a eu le tragique de me gâcher le scénario de ce roman. C'est honnêtement un livre qui gagne à être découvert "de novo", sans attente et en se laissant porter par cette intrigue ouatée et étrange.

Balayons également le "problème" du genre du livre. Si les opposants ardus de la littérature de genre pourront effectivement s'horrifier de l'idée qu'un prix Nobel a écrit un roman reposant sur un noeud SF, il n'empêche qu'en-dehors du fait que cela me permet de "valider" une lecture pour le challenge mauvaise genre, ce livre n'est pas VRAIMENT un livre de SF ou d'anticipation. En tous cas, cela n'est pas traité comme tel et débattre sur une potentielle catégorisation n'est pas tant utile. Ce qui tend tout de même à interroger le principe de genre en littérature (puisqu'on l'interroge partout ailleurs) et son utilité, tant l'imaginaire ne semble pas avoir de limite et que ce genre de livre, finalement, trouve son public avec tout ce qu'il a d'intimiste.

"Auprès de moi toujours" mérite donc de rester dans son mystère. C'est un ouvrage suivant le périple de Kath, une "accompagnante" décidant de coucher quelques souvenirs et notamment sa jeunesse à Hailsham avec ses amis Ruth et Tommy.
Le livre prend son temps et nous évoluons doucement dans ce récit plein de digressions et d'émotions pudiques. Evidemment, on sent que le vrai sujet est "caché" dans l'ouvrage, qu'il existe une clé de voûte expliquant cette architecture étrange et envoûtante, souvent banale mais ne pouvant se départir d'un malaise qu'on explique mal et qui semble se dissimuler à nos yeux.

Alors c'est magnifiquement bien écrit. Et c'est définitivement un récit du banal: le banal en échappatoire, le banal inaccesible. L'impossibilité d'avoir une vie simple. La banalisation d'une horreur qui ne se dit pas, ou se dévoile trop "normalement".
On peut reprocher à ce livre de nous laisser confus trop longtemps. Mais même dans ce cas de figure, on apprendra à se délecter de choses simples que nous, lecteurs, ne parvenons plus à voir. Et il s'agira ensuite de ne plus faire semblant.

Ce livre est une pépite d'or, qu'il faut apprendre à déguster sans impatience.

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