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Critique de EveGenia


Comme il était intéressant pour Ishiguro de composer ce roman ! On a des fantasmes absurdes, où il est si facile de ressentir la logique du rêve. Et pourtant ce roman n'est pas tout à fait un rêve, il est plus cohérent (à sa manière bien sûr). A l'instar d'oeuvres de Kafka, en se plongeant dans сe roman nous nous noyons dans une nuée de détails étranges et insignifiants, mais, contrairement à Kafka, il n'y a pas assez de profondeur métaphysique dans cette histoire.

Un pianiste au nom symbolique Ryder arrive dans l'une des villes d'Europe centrale pour y donner l'un des concerts. Il est logé dans un hôtel, il rencontre aussitôt de nombreux personnages - un portier, gérant de l'hôtel et sa famille, une femme et un garçon qui soit son fils ou non, le brillant chef d'orchestre Brodsky, qui se trouve en phase de dipsomanie à cause de problèmes dans sa vie personnelle...

Ryder semble être au centre de la ville, mais s'il tourne au coin de la rue il se retrouve face aux champs ou aux forêts ; tandis que le héros monte dans l'ascenseur, il parvient à écouter le monologue du portier durant quinze minutes, tandis que dans la finale du livre, sur le point de donner le concert, Ryder découvre qu'il est déjà le matin et que le soleil dore la cime des arbres ...

Dans tout ce qui contient le trouble, l'ambiguïté, l'abandon peu importe s'il avait lieu ou non, Ishiguro est très fort. Quand il insère une certaine tension, un mystère, des non-dits dans le tissu du récit, cela sort de lui de manière experte.

Ici le récit trompeur est entièrement « à double fond ».
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