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Critique de Cricri124


Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les…
geishas !
En tout cas, vous en saurez plus …

« Dans mon pays, le Japon, il existe des quartiers consacrés aux arts du divertissement et au plaisir esthétique, où vivent et travaillent des artistes à la formation d'une impeccable rigueur. On les appelle des karyukai. Karyukai signifie « monde des fleurs et des saules », car si la geisha est une fleur parmi les fleurs, elle possède aussi la grâce, la souplesse et la force d'un saule. »
Ainsi s'ouvre ce récit.

Plus qu'un témoignage, il s'agit presque d'un livre didactique sur le rôle et le long apprentissage artistique d'une geisha (plus communément nommée geiko à Kyoto). Mineko Iwasaki raconte son parcours dans les années soixante, de ses cinq à vingt-neuf ans, âge où elle décida de prendre sa retraite.

J'ai eu des difficultés à évaluer une note car si le contenu est passionnant et remet l'église au milieu du village quant aux idées reçues sur les geishas - souvent considérées en occident comme des prostituées de luxe - la narration, en revanche, le dessert considérablement.

En effet, parmi quelques-uns des éléments qui m'ont le plus dérangée, j'ai regretté sur l'autrice ne nous fasse pas vivre les évènements et se contente de les commenter de manière bien trop séquencée et factuelle. de plus, les personnages, à l'exception peut-être de sa soeur Yaeko, ne sont souvent que des coques vides. La narratrice elle-même m'a souvent donné l'impression de vouloir présenter une image d'elle-même en contradiction avec ce qu'elle paraissait être. (A mes yeux, une personne orgueilleuse avec une très haute opinion d'elle-même et un esprit de compétition exacerbé, ce qui n'aide pas)

En fourrageant sur internet sur cette geisha, qui se dit avoir été la plus célèbre d'entre elles depuis les cent dernières années, j'ai découvert avec surprise que ce livre semblait être une double mise au point : d'une part sur l'image des geishas, et d'autre part en réaction au livre d'Arthur Golden, Geisha, paru en 1997, qu'elle accuse, outre le non-respect de la confidentialité, avoir pris trop de liberté vis-à-vis des propos et explications qu'elle lui avait fournis. (https://www.youtube.com/watch?v=ngSWyBn5Jq8)

Malgré tout, ce livre n'en est pas moins fascinant… A travers les dédales de ces Karyukai (quartiers des plaisirs) et ses complexes ramifications, nous sommes immergés dans la culture et les traditions japonaises. C'est véritablement le point fort et l'intérêt de ce livre. Une Immersion par ailleurs accentuée par les appellations japonaises dont les explications sont incorporées au texte de manière charmante et très fluide, ce qui est bien plus convivial que des notes de bas de pages.

Il détaille également minutieusement le mode de vie d'une geiko et ses activités : danse, musique, banquets, maquillage, habillement, rituels etc. Ah ! les séances d'habillage, c'est quelque chose, un vrai saucissonnage en bon et due forme ! Quoique s'en défende l'autrice, à mes yeux, l'art de divertir qu'elle décrit est un véritable sacerdoce, ritualisé et hiérarchisé à l'extrême qui m'a fait l'effet d'un état de servitude érigé en art, et qui plus est, un art réservé à une catégorie sociale fortunée.

En tout cas, si vous n'êtes pas très familiarisé avec les traditions japonaises, comme moi, c'est à mon avis une excellente approche. Cet aspect du livre est vraiment captivant et très instructif. Par contre, d'un point de vue littéraire, c'est plutôt faiblard.
Merci à Siabelle de m'avoir accompagnée dans cette lecture.
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