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Critique de fanfanouche24


Lu fin janvier 2018-----

"Nos vacances n'avaient aucun nom, aucune justification, elles ne correspondaient à rien de connu. Cette manie ambulatoire était suspecte. Elle inquiétait les conformistes de masse par son côté excentrique ; elle paraissait grossière et rebutante aux enfants de l'élite. Nous bougions
tout le temps, nous étions des SDF de l'été. Instables. Nomades. Nous avions des choses en commun avec les gens du voyage. Bref, quelque chose ne tournait pas rond dans ma famille."

De prime abord... ce récit n'était pas spécialement dans mes centres d'attraction !!
Je n'ai jamais eu la moindre attirance ni pour le camping ni pour le
camping-car ...mais ce texte personnel avait le mérite double d'offrir les
souvenirs "croquinolesques" de la jeunesse de l'auteur , tout en analysant
un phénomène socio-culturel de sa jeunesse...dans les années 80 !

A travers une période et un pays donnés (La France) , on aborde à la
fois les souvenirs d'adolescence, les rapports familiaux de l'écrivain,
accompagné du regard contrasté, perplexe de ses camarades de classe,
qui ressentent autant de fascination qu'une certaine condescendance,
envers ses échappées estivales en camping-car, de leur copain ...!!

Par contre pour le père de Ivan Jablonka, comme pour le fils...ces voyages
en camping-car étaient une vraie philosophie de vie ainsi qu'une façon
des plus amusantes de se cultiver , tout autant qu'un fort désir paternel
de rendre heureux ses fils...!!:

"Mon père n'était pas un "baba-cool cradoque", mais il acceptait, il voulait que ses enfants dorment sous une tente, mangent par terre, courent dépenaillés sur les dunes, pissent dehors, se lavent un jour sur trois, ignorent les conventions, oublient d'être déférents avec leurs parents. Il professait qu'un enfant n'a pas à respecter son père et, d'ailleurs, le fait de voyager, d'être quotidiennement dépaysé, était un défi à toute autorité. Lui qui avait grandi sans père, il avait choisi de garder le meilleur de la
paternité. "(p. 116)


"Grâce au camping-car, j'ai pu découvrir le monde, la lecture, mais aussi l'histoire, c'est-à-dire le raisonnement historique : étonnement, question, collecte, expériences, déplacements, rencontres, écriture. L'histoire de notre enfance, mais aussi celle de nos étés, avec sa morale d'oisiveté, sa révocation des emplois du temps, sa dynamique des corps offerts à la nature. Une histoire à pleins poumons; des sciences sociales ressourcées au contact d'Hérodote. Et cela, ce n'est certainement pas en khâgne qu'on l'apprend. "(p. 147)

Lorsque je regarde plus avant les autres écrits de cet historien-sociologue- éditeur, ces échappées nomades familiales ont dû être un terreau infini d'observations et d'apprentissages... qui , sans doute, préparaient, alimentaient les curiosités présentes et à venir de l'observateur et "futur chercheur" !!

© Soazic Boucard- Janvier 2019
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