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Critique de Patsales


Livre d'horreur subtil, dont le sang est absent et qui se rapproche même de l'églogue au charme rustique, comment ce château réussit-il à nous faire frissonner ? Certes, on y trouve de nombreux morts, mais je pense que la terreur distillée vient plutôt de la tension entre l'histoire racontée et le sentiment que Shirley Jackson parvient à faire naître en nous: la tendresse pour le monstre.
Toute honte bue, nous nous identifions à un personnage objectivement terrifiant tandis que le cousin qui tente de ramener un peu de normalité dans ce délire victorien nous arrache des grognements de mépris.
Or, qu'est-ce que ce monstre, finalement ?
C'est un enfant. le pervers polymorphe cher à Freud. L'adorable gosse qui manoeuvre son monde, dont on fait les quatre volontés, irrationnel, imperméable à la réalité, capricieux et tellement attachant qu'on lui pardonne tout. Qui va phagocyter maman et virer papa, et dont la toute-puissance le conduira à choisir la mort contre la vie.
« Malheur au pays dont le roi est un enfant » dit l'Ecclésiaste. Et contemplons notre faiblesse d'adulte, ajoute Shirley Jackson en susurrant les pires horreurs à notre oreille.
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